***Hillary Clinton, la secrétaire d'Etat américaine, s'est rendue à Mexico, mardi 23 mars, accompagnée de l'ensemble du cabinet de sécurité de la Maison Blanche, pour renforcer la coopération entre les deux pays dans la lutte contre les cartels de la drogue, un combat aux résultats mitigés.
C'est la première fois qu'autant de responsables américains chargés de la sécurité se rendaient au Mexique : Robert Gates, secrétaire à la défense, Janet Napolitano, secrétaire à la sécurité intérieure, Michael Mullen, le chef d'état-major interarmées, Dennis Blair, directeur du renseignement national, Michele Leonhart, chef adjointe de l'Agence antidrogue (DEA).
La réunion du groupe de haut niveau chargé de la stratégie sécuritaire bilatérale, la deuxième à ce jour, intervient après l'assassinat de trois personnes, dont deux Américains, liées au consulat des Etats-Unis de la ville frontalière de Ciudad Juarez, le 13 mars.
"Nous acceptons notre responsabilité partagée, a déclaré Hillary Clinton, avant de s'entretenir avec le président mexicain, Felipe Calderon. Mais en fin de compte, ça n'a rien à voir avec des discussions ou des réunions, il s'agit de résultats. Nous travaillons aujourd'hui sur une stratégie intégrale."
M. Calderon se rendra à Washington les 19 et 20 mai. De son côté, la présidence américaine annonce des mesures contre le trafic d'armes et la consommation de drogue pour améliorer l'Initiative Mérida. Voté sous l'administration Bush, en 2008, ce plan commun de lutte contre les cartels prévoit une aide logistique et de formation de 1,3 milliard de dollars (1 milliard d'euros), accordée par les Etats-Unis au Mexique. Ce programme sur trois ans s'achève en octobre 2010. Une enveloppe supplémentaire de 310 millions pour 2011 a été annoncée en février par l'administration Obama, désireuse de préparer "l'après-Mérida".
Selon la ministre mexicaine des relations extérieures, Patricia Espinosa, quatre principaux objectifs ont été définis : "Le démantèlement des structures des cartels, un soutien mutuel pour renforcer les institutions de sécurité, le développement d'une frontière sûre et compétitive pour le XXIe siècle et l'intensification de la cohésion sociale des communautés des deux pays."
Un bureau composé d'agents des deux pays sera ouvert au Mexique. Des spécialistes américains formeront ainsi leurs collègues mexicains aux techniques du renseignement pour améliorer les stratégies de lutte contre le blanchiment d'argent, favoriser l'échange d'informations et le suivi des actions de sécurité.
Ce dispositif est destiné à arrêter la vague de violences sans précédent qui s'abat sur le Mexique. En dépit des 50 000 militaires déployés dans les Etats mexicains les plus touchés, plus de 15 000 homicides ont été commis depuis que le président Calderon a déclaré, fin 2006, la guerre aux cartels de la drogue.
Toutefois, certains experts mexicains craignent que l'implication accrue du puissant voisin ne menace la souveraineté du Mexique. "Cette visite était prévue de longue date, mais l'assassinat de deux Américains à Ciudad Juarez oblige les Etats-Unis à s'impliquer davantage, note Samuel Gonzalez, spécialiste du crime organisé à l'Université nationale autonome de Mexico (UNAM). Les Américains ont pris conscience que leur sécurité intérieure est menacée."
"Les agents spéciaux américains vont renforcer leur présence dans notre pays", souligne de son côté José Manuel Valenzuela Arce, chercheur au Collège de la frontière Nord, en dénonçant les risques d'atteinte à "la souveraineté nationale" du Mexique.
Faut-il craindre à terme la présence directe de militaires américains, à l'instar du "Plan Colombie", mis en oeuvre en 1999 pour lutter contre les mafias et la guérilla ? "Nous n'avons pas l'intention d'autoriser le déploiement de troupes américaines sur le territoire mexicain", rassure l'ambassadeur du Mexique à Washington, Arturo Sarukhan. "Les Américains se contenteront pour l'instant de faire pression sur le gouvernement mexicain pour éradiquer la corruption et l'impunité des élus et des forces de l'ordre qui soutiennent le crime organisé, estime Samuel Gonzalez. Mais si rien n'est fait, il existe à terme un risque d'ingérence."
Mexico Correspondance
Frédéric Saliba
25.03.10
Le Monde
Indépendant et A but non lucratif «Think Tank» Europe-Mexique, @MorganeBravo Présidente & Fondatrice, (Association française Loi 1901). Le Mexique, qui a présidé le G20 2012, est un pays important. 3fois la France en superficie, + de 131 millions d’habitants, membre de l’OCDE, c’est le premier pays hispanophone au monde et la première puissance commerciale d’Amérique latine. Ce sera l’une des premières économies du monde dans les années à venir! AVANT LO❗️#DigitalDiplomacy #Diplomatie
Suscribirse a:
Enviar comentarios (Atom)
No hay comentarios:
Publicar un comentario