Les Mexicains du pipe band Batallon SanPatricio forment la diaspora la plus insolite du Festival interceltique. La formation est unique en son genre en Amérique latine. Rencontre avec ces cousins lointains.
Des Mexicains en kilt. On entend déjà les sarcasmes monter haut. À tort. Car il n'est point question de défilé carnavalesque mais bien de tradition celte. Le pipe band Batallon San Patricio a débarqué cette semaine au Festival interceltique. Un premier voyage en France qui n'est pas passé inaperçu. En hommage au bataillonSaint-Patrick
Ce groupe mexicain, unique en Amérique latine, s'est formé en 1997 afin de commémorer le 150e anniversaire du bataillon Saint-Patrick. Cette unité militaire était composée de plusieurs centaines d'Irlandais, Allemands et autres Européens catholiques. Ils désertèrent l'armée des États-Unis d'Amérique, lors de la guerre américano-mexicaine en 1847, pour rejoindre l'armée mexicaine. C'est au Mexique que ces hommes ont gagné leurs galons de héros. Soumis à un jugement de cour martiale, les survivants furent torturés et exécutés. Le Batallon San Patricio tente de raviver cette mémoire enfouie. Chaque premier dimanche du mois, la troupe rend hommage aux soldats disparus. Rafael Gutierrez, fondateur du pipe band, a débuté l'étude de la cornemuse écossaise il y a vingt-cinq ans. Il a voyagé plusieurs années en Écosse pour rejoindre le College of Piping. «J'ai tout de suite été fasciné par cet instrument. Cette attirance est assez irrationnelle», confie le musicien. Le Batallon San Patricio est composé d'une vingtaine de membres originaires de Mexico. On y trouve un avocat, un professeur d'allemand, un éditeur ou encore un graphiste. La moyenne d'âge est jeune: environ 25 ans. Les femmes occupent les premiers rôles. «Nous formons une vraie famille», commente Daniela, 27ans, élégante joueuse de caisse claire. Ses arrières grands-parents étaient d'origine écossaise. «Je me sens proche de la tradition celte mais beaucoup de musiciens du groupe n'entretiennent aucun lien avec cette culture. Ils aiment simplement la beauté des sonorités», ajoute la jeune femme. La musique du pipe band mêle sans complexe musique écossaise et chant traditionnel mexicain. Ce cocktail survitaminée se nourrit au métissage.
«Il nous reste encore des progrès à faire»
Hier soir, les Mexicains ont partagé la scène avec les fameux Chieftains, légendes de la musique celte. Les 3.000 spectateurs présents leur ont réservé une ovation. Une consécration qui va permettre au pipe band de faire la promotion de la culture celte au Mexique.Car, d'après Rafael Gutierrez, il reste encore du travail. «Au Mexique, le public reste dubitatif lors de nos concerts. Ils se demandent de quel instrument l'on joue». La formation a un rêve: participer au championnat du monde de pipe band en Ecosse qui se déroule tous les ans au mois d'août. «Il nous reste encore des progrès à faire. Le groupe est encore jeune. Nous avons le temps de nous perfectionner». Buena diaspora!
http://www.letelegramme.com/ig/generales/regions/bretagne/interceltique-au-mexique-ces-celtes-du-bout-du-monde-12-08-2011-1397472.php
Les bonnes connexions bretonnes
http://www.lefigaro.fr/musique/2011/08/07/03006-20110807ARTFIG00215-les-bonnes-connexions-bretonnes.phpBien à vous,
Morgane BRAVO
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