La résilience du Mexique
Par Peter G. Hall, Vice-président et économiste en chef
EDC
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Le 24 janvier 2013
La réponse se trouve dans les statistiques du PIB. La croissance de l’Inde a chuté, passant de 8 % au milieu de 2011 à un peu moins de
3 % l'été dernier. Quant au Brésil, sa longue glissade s’est accentuée en taux annualisé, l’activité étant ramenée de 8 % à la mi-2010 à moins d’un demi pour cent au deuxième trimestre de 2012. Le recul a été moins marqué en Chine, où l’activité est passée de 9 % à la fin 2011 à 7,4 % à la mi-2012 – une baisse qui n'a rien de réconfortant si l’on considère que le seuil d’entrée en récession de l’économie chinoise avoisine les 6 %. Heureusement, le pire semble passé, et ces économies sont maintenant en bonne voie de se rétablir.
Dans le même temps, le Mexique a connu une croissance soutenue oscillant entre 3,5 et 5 %, sans donner aucun signe évident de ralentissement. Il est vrai que les dernières données du PIB sont les plus faibles depuis la récession de 2009. Cependant, sur une année, la croissance a cédé à peine 1 % pour se fixer au taux encore robuste de 3,3 %. Parmi les grandes économies émergentes, seule la Russie a montré une résilience semblable – mais le Mexique se hisse au premier rang sur le plan de la stabilité. Comment expliquer une telle performance?
Les comptes nationaux du Mexique apportent des éléments de réponse. Le consommateur mexicain a fait preuve d'une étonnante résilience dans la période qui a suivi la récession, mais aujourd'hui son enthousiasme s’est refroidi. Résultat : la croissance est récemment passée d’un taux soutenu de 4 % à tout juste 2.2 % au troisième trimestre de 2012. Le déclin a été encore plus prononcé dans les investissements privés. D'une impressionnante progression de 8 à 10 %, le secteur privé de la construction a fait, à la fin 2011, un formidable bond de 20 % en rythme annualisé – mais cette forte hausse s’est complètement volatilisée à l’été 2012. De même, les investissements dans le secteur privé de la machinerie et de l’équipement – qui accusent d’ordinaire des augmentations dans les deux chiffres – ont progressé d’un peu de 4 % l’automne dernier en taux annualisé.
Jusqu’ici, l'économie mexicaine ne semble guère différente des autres. Comment réussit-elle à tirer son épingle du jeu? Tout au long de 2012, le manque grandissant d’investissement privé a été comblé par une poussée de l’investissement public, qui visait surtout les projets de construction. En théorie, cela semblait trop beau pour être vrai, mais l’intervention du gouvernement ne pouvait arriver à un meilleur moment et les sommes investies être plus justement calibrées. De par son caractère opportun, cette intervention budgétaire pourrait sans doute être inscrite dans le Livre des records…
L’histoire ne s’arrête pas là. Malgré un récent épisode d’accalmie, la montée de l'investissement privé témoigne de la capacité durable du Mexique à attirer d'importants investissements étrangers. Ces investissements soutiennent la production et stimulent les exportations mexicaines, dont la croissance depuis deux ans dépasse d’ailleurs celle des importations. Or, ces exportations apportent une contribution nette et respectable à l'économie du pays. Les autres grands marchés émergents ne pouvaient en dire autant jusqu'à tout récemment, ce qui met en évidence la vigueur sous-jacente de l'économie américaine – qui est au cœur de la réussite du secteur des exportations mexicain.
Le Mexique maintiendra-t-il ce bilan enviable? Le vif intérêt des étrangers pour le Mexique permet de penser que le ralentissement des investissements privés est temporaire. Voilà une bonne nouvelle pour le gouvernement qui n’est guère en mesure de compenser indéfiniment la diminution de l’investissement privé. Fait plus important encore, les investissements étrangers reposent sur l’incroyable potentiel à l’exportation du pays, un potentiel alimenté par le redressement du marché du logement, de la consommation et du secteur commercial aux États-Unis.
Conclusion? La trajectoire de croissance de l’économie mexicaine est impressionnante et elle devrait se maintenir. Le Mexique sera parmi les marchés à surveiller au cours des prochains mois".
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Bien à vous,
Morgane BRAVO
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