Indépendant et A but non lucratif «Think Tank» Europe-Mexique, @MorganeBravo Présidente & Fondatrice, (Association française Loi 1901). Le Mexique, qui a présidé le G20 2012, est un pays important. 3fois la France en superficie, + de 131 millions d’habitants, membre de l’OCDE, c’est le premier pays hispanophone au monde et la première puissance commerciale d’Amérique latine. Ce sera l’une des premières économies du monde dans les années à venir! AVANT LO❗️#DigitalDiplomacy #Diplomatie
lunes, 30 de agosto de 2010
*Presidente Calderón : Conclusiones del Diálogo por la Seguridad*
Viernes 27 de agosto de 2010, Ciudad de México.- Discurso inaugural del Presidente Felipe Calderón Hinojosa, durante el evento Diálogo por la Seguridad. Hacia una Política de Estado, Conclusiones, que se llevó a cabo en el Campo Militar Marte, en la Ciudad de México.
En las ocho sesiones anteriores, el Primer Mandatario exhortó a todos los mexicanos a hacer causa común contra la criminalidad, a fin de enfrentar el problema en unidad y con visión de futuro, como una verdadera política de Estado.
Durante el evento, el vocero de Seguridad Nacional, Alejandro Poiré Romero, ha anunciado que la violencia en México se concentra en 162 de los 2mil 456 municipios, donde han ocurrido el 80% de homicidios.
Viernes 27 de agosto de 2010, Ciudad de México.- Segunda y última intervención del Presidente Felipe Calderón, durante el evento: Diálogo por la Seguridad. Hacia una Política de Estado, Conclusiones, que se llevó a cabo en el Campo Militar Marte.
Como parte de los diálogos que ha sostenido el Presidente Calderón, en las últimas semanas, con los distintos actores del país, a fin de buscar coincidencias y consensos respecto de la estrategia sobre seguridad, el día de hoy, se dan las conclusiones del Diálogo por la Seguridad, desde el Campo Militar Marte, en la ciudad de México.
En las ocho sesiones anteriores, el Primer Mandatario exhortó a todos los mexicanos a hacer causa común contra la criminalidad, a fin de enfrentar el problema en unidad y con visión de futuro, como una verdadera política de Estado.
Durante el evento, el vocero de Seguridad Nacional, Alejandro Poiré Romero, ha anunciado que la violencia en México se concentra en 162 de los 2mil 456 municipios, donde han ocurrido el 80% de homicidios.
Bien à vous,
Morgane BRAVO
viernes, 27 de agosto de 2010
*Debilitando el poder económico de la delincuencia organizada*
Jueves, 26 de agosto de 2010, Ciudad de México.-
El día de hoy el Presidente Felipe Calderón encabezó el evento "Debilitando el poder económico de la delincuencia organizada", que tuvo lugar en el Salón Adolfo López Mateos, de la Residencia Oficial de Los Pinos, donde firmó un paquete de iniciativas de ley que enviará al Congreso, las cuales permitirán ampliar la capacidad del Estado para restringir la circulación de dinero ilícito, tanto en pesos como en dólares, obtenidos por actividades criminales.
El Presidente explicó las medidas, que prevén la restricción de las operaciones en efectivo, de manera tal que quedará prohibida la compra de cualquier mueble y bien inmueble mediante ese tipo de pago, ya sea en moneda nacional, extranjera o con metales preciosos.
Bien à vous,
Morgane BRAVO
miércoles, 25 de agosto de 2010
*Le Mexique remporte le concours MissUnivers 2010*
Miss Univers 2010 est donc Jimena Navarrete, Miss Mexico. Miss Philippines est 4ème dauphine, Miss Ukraine est 3ème, Miss Australie 2ème et la 1ère dauphine est Miss Jamaïque. Malika Ménard, Miss France, termine 13 ème de ce concours.
***Le Mexique remporte le concours MissUnivers 2010 en voyant sa reine de beauté sacrée lauréate du concours de la plus belle femme du Monde. La première dauphine est Yendi Philipps, Jamaïcaine.
A Miss Univers, les beautés brunes et latines ont la côte, et après une Vénézuélienne en 2008 et 2009, au tour d’une Mexicaine de remporter le très médiatisé concours Miss Univers. Au terme d’un show à l’américaine, c’est la Mexicaine Jimena Navarrete qui a été sacrée Miss Univers 2010. Elle succède à la Vénézuélienne Stefania Fernandez. Comme chaque année, le show retransmis par NBC a été très suivi, et ce malgré la polémique qui a précédé la soirée finale. Certaines candidates avaient en effet accepté de se faire photographier le haut topless mais la peau peinte, par le photographe Fadil Berisha.
Dès le départ, trois candidates sur les 83 présentes sont sorties du lot :MissJamaïque, Miss Philippines et Miss Mexique. La différence sera venue de l’épreuve des questions, où chaque finaliste doit répondre auxquestions du jury. C’est sans doute à ce niveau que Miss Philippines a pêché, alors que Jimena Navarrete répondait avec diplomatie et sans se mouiller à une question sur Internet et le contrôle parental. Yendi Phillips, interrogée sur la peine de mort, a répondu qu’elle y était opposée, et que seul Dieu avait le droit d’ôter la vie. La candidate jamaïcaine, qui s’était présentée comme grande sportive dopée à l’adrénaline, a sans doute paru trop "fonceuse" aux yeux du jury.
Pressentie comme potentielle gagnante, Rima Fakih, première Miss USA d’origine arabe, n’était pas parmi les 15 dernières finalistes. Parmi le trio des 5 dernières finalistes.
*LA SUITE : *Le Mexique remporte le concours MissUnivers 2010*
http://t.co/mlkF9yN
***FELICIDADES...!
Bien à vous,
Morgane BRAVO
Dès le départ, trois candidates sur les 83 présentes sont sorties du lot :MissJamaïque, Miss Philippines et Miss Mexique. La différence sera venue de l’épreuve des questions, où chaque finaliste doit répondre auxquestions du jury. C’est sans doute à ce niveau que Miss Philippines a pêché, alors que Jimena Navarrete répondait avec diplomatie et sans se mouiller à une question sur Internet et le contrôle parental. Yendi Phillips, interrogée sur la peine de mort, a répondu qu’elle y était opposée, et que seul Dieu avait le droit d’ôter la vie. La candidate jamaïcaine, qui s’était présentée comme grande sportive dopée à l’adrénaline, a sans doute paru trop "fonceuse" aux yeux du jury.
Pressentie comme potentielle gagnante, Rima Fakih, première Miss USA d’origine arabe, n’était pas parmi les 15 dernières finalistes. Parmi le trio des 5 dernières finalistes.
*LA SUITE : *Le Mexique remporte le concours MissUnivers 2010*
http://t.co/mlkF9yN
***FELICIDADES...!
Bien à vous,
Morgane BRAVO
viernes, 20 de agosto de 2010
*Diálogo por la Seguridad. Hacia una Política de Estado con legisladores*
Ciudad de México, jueves 19 de agosto de 2010.- Discurso inaugural del Presidente Felipe Calderón Hinojosa, en el evento: "Diálogo por la Seguridad". Hacia una Política de Estado, que se llevó a cabo con Legisladores en el Campo Militar Marte.
El Presidente agradeció a los parlamentarios su asistencia, afirmando que las diferencias políticas o ideológicas no debilitan, ni desprestigian a la política.
Señaló que el Gobierno Federal está abierto a escuchar y dialogar para encontrar coincidencias y consensos respecto de la estrategia sobre seguridad.
2/3
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El Presidente agradeció a los parlamentarios su asistencia, afirmando que las diferencias políticas o ideológicas no debilitan, ni desprestigian a la política.
Señaló que el Gobierno Federal está abierto a escuchar y dialogar para encontrar coincidencias y consensos respecto de la estrategia sobre seguridad.
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Bien à vous,
Morgane BRAVO
lunes, 16 de agosto de 2010
*Ceremonia de Traslado de los Restos de los Héroes de la Patria*
Domingo 15 de agosto de 2010, Ciudad de México.- Discurso del Presidente Felipe Calderón Hinojosa, durante la Ceremonia de Traslado de los Restos de los Héroes de la Patria, que se llevó a cabo en el Patio Central del Palacio Nacional.
Gobierno Federal Presidencia México Felipe Calderón Hinojosa
Bien à vous,
Morgane BRAVO
domingo, 15 de agosto de 2010
*Le Mexique : de l’indépendance à la victoire des libéraux...*
***1798 : Un modeste fonctionnaire, Juan Guerrero, organise un complot révolutionnaire rapidement éventé. La contagion de l’esprit révolutionnaire gagne même les Indiens et un chef tlaxcalan de Jalisco est arrêté avec 86 complices.
1799 : Rapport du chanoine Abad y Queipo, futur évêque du Michoacàn, qui dénonce l’oppression dont sont victimes Indiens et métis. Humboldt lui-même décrira quelques années plus tard le Mexique comme un pays de très grande inégalité : « Il n’en existe nulle part une plus effrayante dans la distribution des fortunes, de la civilisation, de la culture du sol et de la population. » Condamnés à une « minorité perpétuelle », Indiens et métis doivent payer un tribut qu’ils sont seuls à supporter. Le Mexique s’est enrichi au cours de la seconde moitié du XVIIIe siècle mais la misère des masses indiennes s’est aggravée.
1803-1808 : Vice-royauté de José de Iturrigaray.
1805 : Apparition du premier journal quotidien, le Diario de Mexico, publié par Carlos Maria de Bustamante.
1808 : Abdication de Charles IV, à l’issue du « guet-apens de Bayonne » organisé par Napoléon. Joseph Bonaparte devient roi d’Espagne mais la Junte formée à Séville poursuit la lutte contre les Français. Les colonies refusent de reconnaître l’usurpateur mais l’opinion y est divisée entre les partisans de l’indépendance et ceux de la junte de Séville.
Août 1808 : Le vice-roi Iturrigaray, nommé par Charles IV et son ministre Godoy, se range aux côtés des créoles indépendantistes et réunit l’Audiencia et l’Ayuntamiento de Mexico. Le premier de ces corps penchait pour la reconnaissance de l’autorité de la junte sévillane, le second pour la création d’une junte locale.
15 septembre 1808 : Gabriel de Yermo, un riche planteur hostile aux indépendantistes réunit une troupe qui dépose Iturrigaray et fait nommer vice-roi par l’Audiencia un militaire, Pedro de Garibay, remplacé ultérieurement par l’archevêque Lizana. Le fossé se creuse entre « Espagnols » et créoles.
1809 : Un complot créole est réprimé à Valladolid.
14 septembre 1810 : Un nouveau vice-roi, Venegas, envoyé d’Espagne par le gouvernement issu de la junte de Séville, vient prendre ses fonctions à Mexico. À ce moment, les créoles demeurent attachés à Ferdinand VII dont ils attendent qu’une fois son autorité restaurée, il placera le Mexique sur le même plan que l’Espagne.
16 septembre 1810 : Miguel Hidalgo y Costillo, curé de la ville de Dolores acquis aux idées nouvelles appelle ses ouailles à la révolte, à la grande surprise des autorités espagnoles. Toute la région de Guanajuato se soulève et un jeune propriétaire terrien, Ignacio Allende, apparaît comme le chef militaire de l’insurrection. Le mouvement, qui mobilise les masses indiennes, dégénère cependant en révolte sociale difficilement contrôlable. Répondant au « grito de Dolores » tout le nord du Mexique se soulève alors que, dans le sud du pays, un prêtre de campagne, José Maria Morelos, entraîne dans la rébellion la région d’Acapulco.
6 décembre 1810 : Les révolutionnaires proclament l’abolition de l’esclavage et du tribut payé par les Indiens.
1811 : Après avoir renoncé à marcher sur Mexico, Hidalgo voit ses troupes indiennes se débander progressivement. Quand le chef loyaliste Calleja reprend Guanajuato, le massacre est général et, en représailles, Hidalgo fait exécuter des partisans du vice-roi à Guadalajara. C’est à proximité de cette ville, à la bataille du pont de Calderon, que les révolutionnaires sont écrasés par les troupes du général Calleja qui occupent ensuite Zacatecas pendant qu’Allende se replie vers la frontière des États-Unis dont il espère des secours ; la trahison de l’un des chefs rebelles, Elizondo, entraîne la défaite complète des révolutionnaires qui, livrés en février aux autorités espagnoles, sont tous exécutés, notamment Allende et Hidalgo qui est fusillé le 30 juillet 1811 à Chihuahua. Ignacio Rayon poursuit la lutte dans le Michoacàn mais c’est surtout le prêtre Morelos qui maintient la flamme révolutionnaire dans l’actuel État de Guerrero.
Fin de 1811 : Toute la région comprise entre la vallée de Mexico et la côte pacifique – à l’exception du port d’Acapulco – est sous l’autorité de Morelos alors que d’autres rebelles contrôlent les régions montagneuses voisines de Puebla, de Guanajato et de Tampico mais banditisme et rébellion se confondent parfois. Le général Calleja vient à bout de la résistance de Rayon dans le Michoacàn.
1812 : Calleja assiège Morelos à Cuautla mais les rebelles lui échappent et s’installent près de Puebla, en situation de contrôler les liaisons entre Vera Cruz, le grand port de la côte atlantique, et Mexico. Oaxaca est prise et les révolutionnaires contrôlent alors tout le Mexique méridional, à l’exception de Mexico, Vera Cruz et Puebla.
28 septembre 1812 : Le vice-roi Venegas présente la Constitution adoptée par les Cortes espagnoles de Cadix qui accorde aux colonies une représentation placée sur un pied d’égalité avec la métropole. Les élections municipales donnent la victoire aux créoles indépendantistes et, pour enrayer le mouvement, Venegas décide, le 5 décembre de suspendre la constitution jusqu’à la fin de la guerre civile.
3 décembre 1812 : Le journaliste libéral José Joaquin Fernadez de Lizardi est emprisonné pour huit mois après avoir publié dans son journal El Pensador Mexicano un article hostile au vice-roi Venegas.
Février 1813 : Calleja succède à Venegas au poste de vice-roi et crée des milices appelées à lutter contre les guérillas.
Septembre 1813 : Au congrès de Chilpancingo, Morelos annonce la création d’une République d’Anahuac, fondée sur la souveraineté populaire, l’égalité des races, la réforme agraire et l’abolition des privilèges ecclésiastiques. Proclamé chef de l’Armée révolutionnaire, il confirme en octobre l’abolition de l’esclavage.
6 novembre 1813 : Promulgation du décret d’indépendance du Mexique.
22 octobre 1814 : Une constitution est promulguée à Apatzingan. Elle établit un suffrage universel au scrutin indirect, un pouvoir exécutif de trois membres désignés par le corps législatif (ou Congrès) et une Cour suprême mais, à cette date, les rebelles ont été repoussés dans les régions montagneuses et isolées et, après la victoire remportée sur Morelos par Agustin de Iturbide à Valladolid en décembre 1813, le nouveau vice-roi a repris le contrôle de la majeure partie du sud du pays. Retirant alors leur confiance à Morelos, les rebelles se divisent.
Août 1815 : Après la reprise en main autoritaire de l’Espagne par Ferdinand VII, Calleja annonce aux Mexicains l’abolition de la Constitution de 1812.
5 novembre 1815 : Les troupes de Morelos sont vaincues par celles de Calleja. Fait prisonnier, Morelos est fusillé près de Mexico, à San Cristobàl Ecatepec le 22 décembre.
1816 : Apodaca remplace Calleja au poste de vice-roi et promulgue une large amnistie. La rébellion s’éteint à peu près partout, seuls quelques foyers subsistent dans le Michoacàn et autour de Guanajato où Francisco Javier Mina, un libéral espagnol venu poursuivre au Nouveau Monde la lutte engagée contre Ferdinand VII est capturé et fusillé en octobre 1817. 1816 : Le libéral José Joaquin Fernandez de Lizardi publie El Periquillo Sarniento, le premier roman de la littérature mexicaine.
1817 : Seuls deux chefs rebelles – Vicente Guerrero, dans l’État qui porte aujourd’hui son nom, et Guadalupe Victoria dans la région de Vera Cruz – tentent de poursuivre la lutte.
Janvier 1820 : La révolution libérale conduite par Rafael del Riego qui a éclaté en Espagne oblige le roi Ferdinand VII à rétablir la constitution de 1812 et Apodaca annonce son rétablissement au Mexique où bon nombre d’éléments réactionnaires, naguère partisans de Ferdinand, sont inquiets de l’évolution de la situation en Espagne et, réunis au sein de la « conspiration de la Profesa », acceptent désormais d‘autant mieux l’idée de l’indépendance.
Décembre 1820 : Agustin de Iturbide est chargé d’aller écraser la rébellion de Guerrero mais fait finalement alliance avec lui.
24 février 1821 : Iturbide présente le plan d’Iguala (du nom de la ville où il se trouve alors), dit aussi « plan des Trois Garanties », auquel ses soldats prêtent serment. Il entend bâtir une monarchie mexicaine indépendante qui serait confiée à Ferdinand VII ou à un autre prince européen, l’Église catholique conservant ses privilèges, les créoles et les Espagnols – que leurs adversaires désignent du nom de gachupines – bénéficiant d’une complète égalité civile et politique. Une junte doit assurer l’exercice du pouvoir jusqu’à l’arrivée d’un roi et organiser l’élection d’un Congrès chargé de préparer une Constitution. Il n’y aura pas de confiscations de biens, ce qui écarte, pour les propriétaires créoles, le spectre d’une réforme agraire.
Été 1821 : À la tête de « l’armée des Trois Garanties » Iturbide rallie toujours plus de partisans. Il a conquis tout le Mexique septentrional dès la fin du printemps. En août, il entre à Puebla et le drapeau espagnol ne flotte plus alors que sur Mexico, Acapulco et Vera Cruz où le nouveau vice-roi envoyé d’Espagne, Juan O’Donojù, qui a débarqué en juillet, se retrouve assiégé et se voit obligé de composer avec Iturbide en signant le 24 août le traité de Cordoba.
27 septembre 1821 : Iturbide fait son entrée dans Mexico à la tête de l’armée des Trois Garanties. Les dernières forces espagnoles loyalistes cesseront le combat en octobre. Libéraux et conservateurs se sont unis pour obtenir l’indépendance mais ils vont ensuite s’affronter pour le contrôle du pouvoir. Les masses indiennes qui s’étaient ralliées à Hidalgo et à Morelos apparaissent alors comme les grandes perdantes de cette indépendance qui semblait rejeter les espoirs de révolution sociale et de partage des terres qui les avaient mobilisées. La ruine de l’exploitation minière, qui avait longtemps fourni au Mexique l’essentiel de ses ressources, les difficultés financières, le poids d’une armée largement parasitaire, la volonté des créoles de maintenir indéfiniment leurs privilèges et l’arriération des masses indiennes écartées de fait du processus d’émancipation nationale hypothèquent alors lourdement l’avenir du nouvel État.
Février 1822 : Iturbide qui a nommé le 28 septembre 1821 une junte de gouvernement et un conseil de cinq régents dont il s’est attribué la présidence a organisé des élections en vue de la réunion d’un Congrès. Réuni le 24 février 1822, celui-ci compte une majorité de créoles conservateurs a priori favorables à Ferdinand VII mais celui-ci a fait savoir qu’il n’entendait ni devenir roi au Mexique, ni reconnaître l’indépendance. Certains de ses partisans se rallient donc à l’idée d’une République centraliste et se joignent aux libéraux contre Iturbide, avec les encouragements d’une partie de la franc-maçonnerie qui connaît alors un développement rapide – ses membres se partagent en fait alors entre libéraux et conservateurs. Le Mexique jouit désormais d’une indépendance de fait qui ne sera reconnue par l’Espagne qu’en 1836.
Mai 1822 : Le Congrès propose de réduire les effectifs de l’armée et de priver de commandement militaire tout membre du conseil exécutif, ce qui encourage Iturbide à agir. Le 18 mai, des soldats et une foule nombreuse lui demandent de se proclamer empereur du Mexique sous le nom d’Augustin Ier. Il y consent et, le lendemain, par 67 voix contre 15 le Congrès entérine ce choix, même si plus de la moitié des députés s’abstiennent. La couronne est déclarée héréditaire. Une cérémonie du sacre est organisée et, en août, l’ordre de Guadalupe est institué.
Août 1822 : Le leader de l’opposition, Servando de Teresa y Mer, est emprisonné avec quatorze autres députés.
31 octobre 1822 : Le Congrès est dissous et remplacé par quarante-cinq de ses membres nommés par Iturbide pour leur docilité supposée mais ils refusent de rédiger une constitution et de voter les impôts. Iturbide prétend alors élaborer lui-même la constitution en même temps qu’il impose le cours forcé pour une monnaie de papier dénuée de toute valeur, ce qui engendre une rapide hausse des prix et un mécontentement général. Avec un territoire de 4 665 000 km2 (plus du double de son extension actuelle) et ses sept millions d’habitants le Mexique d’alors apparaît plus important que ne l’étaient les États-Unis au moment de leur indépendance en 1783, mais ses incontestables atouts ne seront pas exploités faute d’une direction politique compétente et efficace.
Décembre 1822 : Pronunciamiento du général Santa Anna qui proclame la République. Envoyé contre lui le général Antonio Echavarri pactise avec le mutin en janvier.
19 mars 1823 : Déclenchée à Vera Cruz par Antonio Lopez de Santa Anna, la révolte contre Iturbide a rallié rapidement Guadalupe Victoria et Vicente Guerrero, puis la majeure partie de l’Armée. Isolé, Iturbide annonce son intention d‘abdiquer et le Congrès le condamne au bannissement perpétuel.
Novembre 1823 : Réunion d’un nouveau Congrès dont l’acteur principal, Miguel Ramos Arizpe est aussi le responsable de la franc-maçonnerie locale alors en plein essor. Une constitution inspirée de celle des États-Unis (la tolérance religieuse en moins) est adoptée. Le pays est divisé en dix-neuf États et quatre territoires dont chacun élit son gouverneur et son assemblée législative. Le président et le vice-président sont nommés par l’assemblée de chaque État.
Printemps 1824 : Parti pour l’Europe en mai de l’année précédente, Iturbide regagne le Mexique avec l’intention d’y jouer un rôle mais, arrêté, il est fusillé le 19 juillet. Devenu le héros malheureux de l’indépendance pour le clergé et les propriétaires terriens qui reprochent à Hidalgo et Morelos d’avoir voulu y mêler les Indiens, il sera réhabilité en 1838.
4 octobre 1824 : Promulgation de la Constitution.
Automne 1824 : Guadalupe Victoria et Nicolas Bravo, tous deux héros de la lutte pour l’indépendance, sont élus président et vice-président. Pour faire face à la crise financière – les dépenses représentent le double des recettes –, le gouvernement commence à emprunter massivement à l’étranger, avant tout à Londres, au risque d’aliéner l’indépendance du pays, au moment où George Canning – qui a manifesté l’opposition de son pays à toute intervention de la Sainte Alliance en Amérique pour y rétablir les droits de l’Espagne – peut se vanter que « l’Amérique espagnole est devenue anglaise… » Le chargé d’affaires britannique H.G. Ward joue alors un rôle prépondérant auprès des autorités mexicaines même si Français et Américains sont aussi présents dans les activités économiques encore modestes du pays. Les Mexicains se méfient alors en priorité des Américains dont ils craignent les ambitions territoriales camouflées derrière la fameuse formule « l’Amérique aux Américains », prononcée en 1823 par le président Monroe. Nommé en 1825, le chargé d’affaires américain Joël R. Poinsett multiplie les ingérences dans la politique intérieure du Mexique et s’efforce alors sans succès d’obtenir que celui-ci accepte de vendre aux États-Unis ses provinces du nord.
1828 : Le conservateur Gomez Pedraza est élu président avec Anastasio Bustamante comme vice-président. Il l’emporte contre le libéral Vicente Guerrero qui était pourtant le candidat le plus populaire.
Septembre 1828 : Auréolé de la gloire que lui valait son rôle de « libérateur du Mexique », Santa Anna se prononce contre l’élection de Pedraza. Il est repoussé dans l’Oaxaca mais des insurrections libérales éclatent un peu partout.
Fin novembre 1828 : L’insurrection gagne Mexico et, après quatre jours de combat, Pedraza démissionne et part pour l’exil mais, le 4 décembre, la capitale est aux mains de la populace et des pillards.
Fin janvier 1829 : Le Congrès proclame président Vicente Guerrero, qui conserve Bustamante à la vice-présidence mais le nouveau président n’est pas à la hauteur de la tâche et son ministre des finances, le libéral Zavala, démissionne au bout de quelques mois.
11 septembre 1829 : Une tentative de débarquement espagnol échoue et les envahisseurs, bloqués à Tampico, doivent se rendre à Santa Anna qui retire toute la gloire liée à ce fait d’armes.
1830 : Mutinerie militaire contre Vicente Guerrero, conduite par le vice-président Anastasio Bustamante. Le vieux chef révolutionnaire gagne le sud où il mènera la lutte pendant un an mais, tombé dans un piège à Acapulco, il est vendu par un capitaine italien au gouvernement qui le fait passer pour fou avant de le faire juger et exécuter en 1831 pour « trahison ». Il sera lui aussi réhabilité plus tard et considéré comme l’un des pères de l’indépendance. Au cours des années suivantes, les libéraux sont écartés du pouvoir dans les divers États par un gouvernement réactionnaire de Lucas Aleman appuyé sur l’armée mais celui-ci lutte efficacement contre le banditisme et la contrebande et rétablit partiellement l’équilibre des finances.
6 avril 1830 : Le gouvernement mexicain décide de ne plus admettre de nouveaux colons des États-Unis sur le territoire du Texas mais cette loi ne sera pas appliquée et l’immigration anglo-saxonne se poursuit. En 1834, le Texas ne comptera plus que 3 400 Mexicains sur 24 700 habitants.
1832 : Santa Anna soulève Vera Cruz, ce qui déclenche une vague d’insurrections libérales dans le nord du pays. À la fin de l’année, Bustamante part en exil et Gomez Pedraza est rétabli à la présidence mais, lors des élections suivantes, Santa Anna est élu président avec le libéral Gomez Farias comme vice-président.
Janvier 1833 : Santa Anna fait son entrée à Mexico.
Été 1833 : Sous l’impulsion de Gomez Farias, de nombreuses mesures anticléricales sont prises : fin de l’obligation des dîmes, fin des vœux perpétuels, nomination des ecclésiastiques par l’État, fermeture de l’Université catholique de Mexico, création d’une direction de l’instruction publique en vue du développement d’un enseignement laïque, suppression des missions indiennes du nord du pays et confiscation de leurs biens…
1833 : L’épidémie de choléra qui atteint le pays est interprétée comme une punition divine et alimente les passions antilibérales.
Avril 1834 : Santa Anna, qui a gardé ses distances vis-à-vis de la politique hostile au clergé, révoque Gomez Farias, s’attribue des pouvoirs dictatoriaux, annule les mesures anticléricales, renvoie le Congrès et écrase la révolte libérale déclenchée contre lui dans le Zacatecas. Il impose rapidement un pouvoir centralisé appuyé sur l’armée.
Septembre 1834 : Réunion d’un nouveau Congrès, dont la majorité conservatrice représentée par le nouveau vice-président, Barragàn, se méfie de Santa Anna qui la laisse gouverner et se retire sur ses terres de Vera Cruz, dans l’attente du moment opportun pour reprendre le plein contrôle du pouvoir.
Décembre 1835 : Le général mexicain Cos est chassé de San Antonio par les Texans qui ont décidé le 5 novembre précédent de séparer leur État du Mexique et proclament solennellement leur indépendance le 2 mars 1836.
6 mars 1836 : Les insurgés texans sont vaincus et massacrés à la mission d’Alamo.
21 avril 1836 : Les Texans de Sam Houston écrasent les troupes mexicaines sur les rives du rio San Jacinto et Santa Anna est fait prisonnier le lendemain. Envoyé à Washington et contraint de reconnaître contre sa libération l’indépendance du Texas (il sera désavoué par le gouvernement de Mexico) il est renvoyé au Mexique par le président Andrew Jackson qui doit tenir compte de l’opinion des États abolitionnistes du Nord hostiles à l’annexion par l’Union d’un Texas qui serait un État esclavagiste de plus. Celui-ci reste donc momentanément une République indépendante – reconnue en 1837 par les États-Unis, en 1839 par la France et en 1840 par la Grande Bretagne.
Fin 1836 : Le Congrès mexicain remplace la constitution de 1824 par sept lois restreignant les libertés des États et renforçant les pouvoirs du président, désormais élu pour huit ans et rééligible.
1er mars 1837 : Le Sénat des États-Unis finit par reconnaître l’indépendance texane.
Avril 1837 : Alors que Santa Anna, qui a échangé sa liberté contre la reconnaissance de l’indépendance du Texas, apparaît discrédité, les conservateurs élisent Anastasio Bustamante pour mettre en œuvre une nouvelle constitution abolissant les libertés des États et introduisant le suffrage censitaire.
1838 : Guerre franco-mexicaine dite de la « pâtisserie » (il s’agissait du remboursement des dommages subis par des commerçants français de Mexico – dont un pâtissier – lors du pillage de la ville par les insurgés dix ans plus tôt). Une escadre française s’empare du fort de San Juan de Ulloa et Vera Cruz est occupée un temps. C’est à cette occasion que Santa Anna, blessé par un boulet, perd une jambe, ce dont il tirera une gloire supplémentaire de défenseur héroïque de la patrie, ce qui était pour lui bien nécessaire après sa capture peu glorieuse au Texas.
1840 : Échec d’un soulèvement libéral initié par Gomez Farias à Mexico.
1841 : Une nouvelle révolte militaire ramène Santa Anna au pouvoir mais le Congrès élu l’année suivante ne lui est pas acquis et il repart pour Vera Cruz, pour son domaine de Manga de Clavo.
1843 : Une junte de notables nommée par Nicolas Bravo, un ancien lieutenant de Morelos, vote une nouvelle constitution établissant une présidence dictatoriale et Santa Anna est élu à cette fonction.
1844 : Révolte militaire déclenchée par le général Paredes. Santa Anna engage la lutte contre lui mais une insurrection ramène au pouvoir Pedraza avec, comme nouveau président le général José Joaquin Herrera. Santa Anna part se réfugier une fois de plus à Vera Cruz puis doit embarquer pour La Havane, avec interdiction de revenir au Mexique pendant dix ans.
29 décembre 1845 : Les États-Unis annexent le Texas ce que demandaient les Texans depuis le mois de juillet précédent. Almonte, l’ambassadeur mexicain à Washington demande alors ses passeports car, dès 1843, le gouvernement mexicain avait annoncé qu’une telle annexion constituerait un casus belli.
Janvier 1846 : Accusé de faiblesse dans la crise américano-mexicaine, Herrera est renversé par un nouveau pronunciamiento et remplacé par le géneral Paredes, au moment où l’ambassadeur américain à Mexico John Slidell quitte la capitale et où le général Zachary Taylor s’avance jusqu’au Rio Grande, en territoire considéré comme mexicain.
25 avril 1846 : Une première escarmouche oppose des cavaliers américains et mexicains. Le président américain Polk décide alors de déclarer la guerre le 13 mai. Dès le mois de mai, les Américains battent le général Arista et franchissent le Rio Grande puis marchent sur Monterey prise deux mois plus tard.
Août 1846 : Paredes est chassé du pouvoir qui revient au libéral Gomez Farias, décidé à faire appel à Santa Anna pour faire face à l’urgence de la situation militaire et à financer la guerre en nationalisant les biens du clergé.
Septembre 1846 : Santa Anna est de retour à Mexico. Un Congrès le nomme président avec Farias comme vice-président. Le fédéralisme est restauré et des libéraux, Melchior Ocampo et Benito Juarez, se trouvent à la tête du Michoacàn et de l’Oaxaca.
23 février 1847 : Échec de Santa Anna contre Zachary Taylor à Angostura, près de Buena Vista dans l’État de Coahuila, mais le général président transforme ce revers en victoire et se retourne contre les libéraux. Appelé par les conservateurs furieux de voir menacés les biens d’Église, il renvoie Gomez Farias lors de son retour à Mexico.
Mars 1847 : Prise de Vera Cruz par le général américain Winfield Scott, qui écrase Santa Anna à Cerro Gordo, près de Jalapa, en avril et s’empare de Puebla. Face au danger, les partis s’en remettent pourtant de nouveau à Santa Anna.
Août 1847 : Les combats font rage pendant trois semaines autour de Mexico pour la défense de la capitale. C’est à ce moment que les Américains fusillent pour désertion un régiment de catholiques irlandais qui avaient changé de camp.
13 septembre 1847 : Après avoir subi de lourdes pertes à Molino del Rey et escaladé les hauteurs de Chapultepec, les Américains entrent dans Mexico où la résistance se poursuit dans la journée du 14, pendant que Santa Anna se replie sur Guadalupe. La lutte continue au cours des semaines suivantes sous forme de guérilla mais l’échec de la tentative contre la garnison américaine de Puebla, la révolte des indigènes Mayas du Yucatan et les progrès de l’anarchie conduisent à la présidence Pena y Pena, juge principal de la Cour suprême, qui établit un gouvernement à Queretaro et entreprend de négocier. Santa Anna est contraint pour sa part de gagner la Jamaïque.
10 mars 1848 : Ratification par le Sénat américain du traité de Guadalupe Hidalgo signé le 2 février. Le Mexique cède le Texas, la Californie et les vastes territoires vides intermédiaires correspondant aux États américains actuels du Nouveau-Mexique et de l’Arizona, c’est-à-dire la moitié en superficie de son territoire national. Il reçoit en contrepartie quinze millions de dollars qui doivent contribuer à rétablir ses finances et se voit libéré des indemnités réclamées par les USA pour les pertes subies précédemment par leurs nationaux.
Juin 1848 : Les conservateurs redonnent la présidence à Herrera.
Fin juillet 1848 : Les derniers soldats américains évacuent le territoire mexicain.
1850 : Mariano Arista devient président de la République et gouverne honnêtement mais il est renvoyé en janvier 1853. Les conservateurs qui se sont alors emparés du pouvoir font appel de nouveau à Santa Anna, élu dictateur pour un an.
1er avril 1853 : Rentrant du Venezuela où il était exilé, Santa Anna revient à Vera Cruz. Il est à Mexico le 20 avril. La mort en juin du meilleur des hommes politiques conservateurs, Alemàn, le prive pourtant d’un précieux soutien. Ses pouvoirs dictatoriaux n’en sont pas moins confirmés le 16 décembre. Par le traité Gadsden il est contraint de céder aux États- Unis la région de la Mesilla (c’est-à-dire 76 845 km2 de territoire mexicain).
1er mars 1854 : Des rebelles réunis dans le Guerrero autour de Juan Alvarez publient le « plan d’Ayutla » prévoyant une dictature militaire transitoire et l’élection d’une convention chargée de préparer une nouvelle constitution.
Décembre 1854 : Santa Anna organise un plébiscite (avec vote public) pour obtenir la prolongation de la dictature.
Août 1855 : Alors que la majeure partie du nord du pays a basculé dans l’insurrection et que Vera Cruz menace d’en faire autant, une junte réunie à Cuernavaca et présidée par Gomez Farias proclame Juan Alvarez, l’un des rédacteurs du plan d’Ayutla, comme président de la République. Santa Anna fuit le pays le 17 août pour rejoindre le Venezuela.
14 novembre 1855 : Entrée d’Alvarez dans Mexico. Quelques jours plus tard, le nouveau ministre de la Justice, Benito Juarez, annonce l’abolition des privilèges ecclésiastiques.
Décembre 1855 : Alvarez transmet la présidence à Ignacio Comonfort, l’un des inspirateurs du plan d’Ayutla.
28 juin 1856 : Préparée par le ministre des Finances Miguel Lerdo de Tejada, une loi ordonne la vente de tous les biens d’Église, le gouvernement percevant une taxe sur chaque transaction. L’opération ne profite en fait qu’aux grands propriétaires ou aux investisseurs étrangers, mais la loi vaut aussi pour les propriétés indivises des municipalités ou des communautés indiennes.
Une nouvelle constitution d’inspiration libérale est préparée dans le même temps ; elle est promulguée le 5 février 1857 et modifiée en 1874 par la création d’une deuxième chambre législative, le Sénat.
Septembre 1856 : Destruction à Mexico du couvent de San Francisco suspecté d’être un foyer de conspiration réactionnaire.
Novembre 1856 – mars 1857 : Diverses révoltes éclatent à Puebla, à Queretaro et dans le Michoacàn mais Comonfort parvient à les calmer. Les fonctionnaires doivent prêter serment à la nouvelle constitution mais l’Église excommunie ceux qui le font. Comonfort est élu président de la République au printemps de 1857.
Décembre 1857 : Le général Zuloaga « se prononce » pour une dictature de Comonfort, prend Mexico, dissout le Congrès et fait arrêter Juarez, le président de la Cour suprême. Comonfort, par souci de l’unité nationale, accepte la nouvelle situation mais les foyers d’insurrection se multiplient et un Congrès rassemblé à Queretaro décide de déchoir Comonfort et de nommer Benito Juarez président.
21 janvier 1858 : Comonfort quitte le Mexique pour les États-Unis. Zuloaga se proclame président et abolit les lois anticléricales. Libéré par Comonfort, Juarez a dû évacuer Queretaro puis s’est embarqué pour Panama et La Havane avant de venir s’installer à Vera Cruz où, trois années durant, il va attendre son heure.
***De Benito Juarez à Porfirio Diaz***
1858-1861 : Guerre de Trois Ans, dite aussi guerre de la Réforme, qui oppose les conservateurs aux libéraux. Les premiers s’appuient sur l’armée régulière, le clergé et les créoles, les seconds sur les métis et, souvent, sur les masses indiennes mais des guérillas indiennes sont aussi mobilisées en certaines régions par le clergé. Une nouvelle génération de chefs libéraux tels que Porfirio Diaz ou Santo Degollado se rassemblent derrière Juarez que le départ de Comonfort a placé à la tête du camp « constitutionnel ». Les principaux chefs conservateurs sont Miguel Miramon, Tomas Mejia et le général Leonardo Màrquez.
1858 : Les conservateurs enchaînent les victoires en s’emparant de l’État de San Luis de Potosi, de Guadalajara et du littoral du Pacifique, contraignant les chefs libéraux à se replier dans les régions montagneuses et à entretenir la guérilla dans les campagnes où ils maintiennent une menace constante.
Décembre 1858 : Zuolaga est écarté et Miramon devient président de la République.
Février 1859 : Miramon doit lever le siège de Vera Cruz car ses troupes sont décimées par la fièvre jaune.
11 avril 1859 : Marques écrase les troupes libérales de Degollado venues du Michoacàn à proximité de Mexico. Les fusillades ordonnées par le vainqueur, qui n’épargnent pas de nombreux innocents, le font alors surnommer « le tigre de Tacubaya ». Mexico et Guadalajara ne lui en réservent pas moins un accueil triomphal.
12 juillet 1859 : Juarez fait promulguer de nouveaux décrets contre le clergé. Les biens de l’Église sont confisqués sans indemnisation ni compensation, les couvents sont supprimés, le mariage civil imposé, les cimetières deviennent propriété nationale. Les domaines ecclésiastiques doivent être divisés en lots qui, vendus avec des facilités de crédit, devaient favoriser le développement de la petite propriété. La violence anticléricale se déchaîne par ailleurs à la faveur des combats – églises pillées, prêtres et moines massacrés, destruction des reliques et des images sacrées.
Novembre 1859 : Degollado est battu près de Celaya par les conservateurs.
Décembre 1859 : Traité Mac-Lane – Ocampo signé par les libéraux mexicains avec les États-Unis, donnant aux Américains un droit de transit perpétuel par l’isthme de Tehuantepec ainsi que le droit d’introduire des troupes au Mexique pour y protéger leurs intérêts et y assurer l’ordre. Les libéraux reçoivent en échange deux millions de dollars, deux autres étant prévus pour indemniser les citoyens américains victimes des troubles du Mexique mais le Sénat de Washington refusera de ratifier ce traité dans la mesure où les États du « Nord » craignent qu’il ne renforce leurs futurs adversaires, les États esclavagistes du Sud.
Mai 1860 : Miramon bat de nouveau les libéraux près de Jalisco.
Été 1860 : L’intervention d’un navire de guerre américain oblige Miramon à lever une nouvelle fois le siège de Vera Cruz où Juarez reçoit des munitions américaines.
Août 1860 : Miramon est battu à Silao par les généraux libéraux Ortega, Zaragoza et Doblado alors que les guérilleros de Marcos Perez s’emparent d’Oaxaca. Les deux camps sont financièrement à bout. Un train d’argent appartenant à des propriétaires de mines britanniques est saisi dans le San Luis Potosi par Manuel Doblado alors que Miramon s’empare de 700 000 pesos déposés par des obligataires anglais à la légation britannique de Mexico et passe un accord avec le banquier suisse Jecker qui se voit reconnaître pour quinze millions d’obligations sur le gouvernement mexicain, contre une avance réelle de moins d’un million.
Octobre 1860 : Ortega prend Guadalajara puis bat en novembre Marquez à Calderon, s’ouvrant ainsi la route de Mexico.
22 décembre 1860 : L’armée de Miramon est battue par celle d’Ortega à San Miguel Calpulalpan. Plutôt que de soutenir un siège dans Mexico, Miramon, qui refuse la reddition sans conditions exigée par son adversaire libéral, s’enfuit vers Jalapa où il gagne l’Europe sur un navire de guerre français.
28 décembre 1860 : Promulgation par Juarez de nouvelles lois de « réforme ».
1er janvier 1861 : Gonzalez Ortega entre en vainqueur dans Mexico. Il est suivi le 11 par Juarez qui a quitté Vera Cruz pour gagner la capitale. Le nouveau maître du pays hérite d’une situation financière catastrophique. Les biens du clergé ont permis de supporter le coût de la guerre et les trois quarts des revenus des douanes sont gagés à des obligataires britanniques.
Mars 1861 : Juarez est réélu président.
Mai 1861 : Réunion d’un nouveau Congrès, qui brille par son impuissance et sa volonté d’obstruction.
Juin 1861 : Les partisans conservateurs de Marquez font irruption dans la ferme que possédait dans le Michoacàn Melchior Ocampo, l’une des figures historiques du camp libéral, et le fusillent. Santos Degollado et Leandro Valle, deux des plus célèbres des chefs libéraux, subissent peu après le même sort. Enhardi, Marquez s’avance jusqu’à proximité de Mexico mais il est repoussé vers les montagnes par Ignacio Mejia et Porfirio Diaz.
17 juillet 1861 : Juarez décide de suspendre le paiement de toute dette étrangère pendant deux ans. Pour calmer les Britanniques, principaux créanciers du pays, l’accord conclu entre l’Anglais Charles Wyke et le Mexicain Zamacona prévoit que la perception des droits de douane sera soumise au contrôle des fonctionnaires britanniques chargés de vérifier la bonne foi du pays débiteur vis-à-vis de ses obligations de remboursement, mais cet accord est rejeté par le Congrès, au risque d’entraîner une intervention étrangère, au moment où le déclenchement de la guerre de Sécession chez le grand voisin du Nord exclut toute perspective d’intervention américaine au profit du Mexique contre les puissances européennes.
31 octobre 1861 : Signature à Londres de la Triple Alliance entre la France, la Grande-Bretagne et l’Espagne en vue d’une intervention commune au Mexique.
Décembre 1861 : Le corps expéditionnaire espagnol commandé par le général Prim arrive devant Vera Cruz. Il est rejoint par des détachements français et anglais dès janvier 1862 mais les représentants des puissances européennes, le général Prim, le Français Dubois de Saligny et l’Anglais Charles Wyke, ne peuvent s’entendre. Londres et Madrid espèrent surtout des remboursements alors que Napoléon III voit plus loin et songe à établir un empire du Mexique confié à un prince catholique, l’archiduc Maximilien de Habsbourg. L’impératrice Eugénie de Montijo, influencée par un diplomate mexicain, José Manuel Hidalgo, l’a encouragé dans ce sens pour satisfaire l’opinion catholique française mécontente de la réalisation d’une unité italienne qui risquait de mettre en cause l’existence des États pontificaux. D’autres exilés travaillaient dans le même sens et l’Empereur des Français voyait favorablement la création d’un État mexicain catholique allié de la France, susceptible de contenir la poussée nord-américaine dans l’hémisphère occidental. Les accords conclus entre le demi-frère de Napoléon III, le duc de Morny et le banquier Jecker – qui détenait d’importantes créances sur l’État mexicain – contribuèrent également à la décision d’intervenir ; Morny devait toucher 30 % des obligations promises à Jecker en cas d’intervention française en vue de l’établissement d’un nouvel Empire mexicain.
Février 1862 : Le ministre des Affaires étrangères de Juarez, Manuel Doblado, négocie la convention de La Soledad avec les représentants espagnol et anglais qui excluent tout projet de guerre contre le gouvernement juariste. Peu de temps après, une armée française aux ordres du général Laurencez arrive à Vera Cruz avec le général Almonte, ancien ambassadeur du gouvernement conservateur à Madrid, qui prend le titre de président provisoire.
Avril 1862 : Anglais et Espagnols évacuent Vera Cruz alors que les Français, rejoints par les guérilleros de Marquez, s’apprêtent à marcher sur Mexico.
5 mai 1862 : Les Mexicains d’Ignacio Saragoza repoussent les Français qui tentaient de s’emparer de Puebla. Napoléon III envoie alors au Mexique trente mille hommes commandés par le général Forey.
16 mars 1863 : Début du siège de Puebla. Réduite par la famine, la ville doit se rendre le 17 mai.
10 juin 1863 : Les Français font leur entrée dans Mexico mais Forey publie une proclamation garantissant leurs propriétés à ceux qui ont récupéré les biens du clergé, ce qui est une mauvaise surprise pour les tenants du parti conservateur et clérical.
Octobre 1863 : Une délégation d’exilés mexicains conduits par Gutierrez Estrada se rend à Miramar, la résidence de l’archiduc Maximilien, pour lui demander de devenir empereur du Mexique. Il pose comme condition l’organisation d’un plébiscite lui apportant le soutien du peuple mexicain.
Mars 1864 : Les Français commandés désormais par Bazaine occupent la majeure partie du pays. L’autorité de Juarez ne s’étend plus que sur les régions peu peuplées du nord, alors que Juan Alvarez et Porfirio Diaz restent maîtres du Guerrero et de l’Oaxaca ; les Français occupent la plupart des villes et organisent des référendums favorables à Maximilien qui accepte la couronne en avril 1864 et confie, jusqu’à son arrivée, la régence à Almonte. Napoléon III s’engageait à laisser ses troupes au Mexique jusqu’en 1867, contre le remboursement des frais engagés pour l’intervention et celui des créances anglaises, françaises et espagnoles antérieures à 1861. Le Mexique devait également honorer les obligations Jecker… Les banquiers français émettent alors pour 114 millions de pesos d’obligations d’État mexicaines mais plus du tiers de la somme reste entre leurs mains à titre d’escompte et un autre quart, représentant l’intérêt de la dette, ne quittera jamais l’Europe…
Arrivé à Mexico le 12 juin 1864, Maximilien refuse de rendre ses biens au clergé et manifeste des sympathies pour les idées libérales, ce qui déchaîne la colère des conservateurs cléricaux.
Septembre 1864 : Bazaine conquiert le Nuevo Leon et le Coahuila. Juarez se replie sur le Chihuahua, vers la frontière américaine, alors que Doblado et Ortega sont déjà exilés à New York.
Février 1865 : Les Français prennent Oaxaca à Porfirio Diaz. Seules quelques régions montagneuses sont encore en mesure de résister.
Avril 1865 : La capitulation de Lee à Appomatox marque la fin de la guerre de Sécession. Les Américains envoient des troupes sur le Rio Grande et y fournissent armes et munitions aux troupes de Juarez alors que le ministre des Affaires étrangères, Seward, presse Napoléon III d’évacuer le Mexique.
Octobre 1865 : Bazaine obtient de Maximilien que tout rebelle pris les armes à la main soit exécuté. Pendant ce temps, dans le camp libéral, Juarez – dont le mandat vient à expiration – s’oppose à Gonzalez Ortega.
Mars 1866 : Bazaine entame la retraite du corps expéditionnaire.
Octobre 1866 : Maximilien rédige une déclaration d’abdication mais change d’avis en novembre, sous l’influence de Marquez et de Miramon.
Février 1867 : Bazaine quitte Mexico et s’embarque en mars, sans avoir pu convaincre Maximilien de le suivre.
4 avril 1867 : Porfirio Diaz réussit à s’emparer de Puebla puis vient assiéger Marquez dans Mexico, qui sera prise en juin.
14 mai 1867 : Les juaristes s’emparent de Queretaro où s’étaient installés Maximilien et ses derniers fidèles.
19 juin 1867 : Maximilien, Miramon et Mejias sont fusillés, après avoir été jugés par un conseil de guerre. Juarez refuse de les gracier afin de dissuader toute nouvelle tentative d’intervention européenne. Partie pour l’Europe un an plus tôt pour aller y chercher le soutien de Napoléon III et du Pape, l’épouse de Maximilien, Charlotte de Belgique, lui survivra jusqu’en 1927 après avoir perdu la raison. Leonardo Marquez a réussi de son côté à fuir Mexico et terminera ses jours à La Havane, quarante ans plus tard. À ce moment, Juarez, qui a uni la cause du camp réformiste à celle de l’indépendance, est réélu président à l’automne et apparaît comme le grand vainqueur de la période troublée qui a débuté en 1861. La plupart de ses compagnons ayant disparu, il est devenu « l’homme fort » du pays et semble avoir les moyens de lui donner enfin un véritable gouvernement capable de rompre avec l’instabilité, l’anarchie et les luttes civiles qui ont prévalu depuis que le Mexique s’est émancipé de la domination espagnole.
Avec l’aide de Sebastian Lerdo de Tejada et du ministre des Finances Matias Romero, Juarez s’efforce de rétablir les finances publiques et engage par ailleurs un grand effort en faveur de l’instruction. Un élève d’Auguste Comte, Gabino Barreda, dirige la commission chargée de la mise en œuvre des réformes en ce domaine. L’ancien collège jésuite San Ildefonso devient l’École préparatoire nationale destinée à former les instituteurs et les conseils municipaux sont obligés de construire des écoles primaires ; il y en aura 8 000 en 1874, capables d’accueillir 350 000 élèves à un moment où le nombre des enfants d’âge scolaire approche les deux millions. Parvenu au pouvoir, Juarez licencie les deux tiers de son armée et suscite ainsi des mutineries très brutalement réprimées. Un homme va cependant fédérer tous les mécontentements, Porfirio Diaz, ancien général des armées libérales que Juarez a tenu à l’écart une fois la victoire acquise.
1871 : Élection présidentielle. Aucun des trois candidats en lice (Juarez, Diaz et Lerdo) n’obtient la majorité absolue et c’est le Congrès qui va finalement élire Juarez à la présidence de la République et Lerdo à la présidence de la Cour suprême. Criant à la dictature, les partisans de Porfirio Diaz entrent en dissidence, soulèvent l’Oaxaca et s’assurent le soutien de plusieurs provinces du sud mais les rebelles sont écrasés par le général Sostenes Rocha et Porfirio Diaz doit s’enfuir dans le nord.
18 juillet 1872 : Benito Juarez meurt subitement alors que sa victoire paraissait assurée. Sebastian Lerdo de Tejada lui succède à la présidence et il est élu à l’automne pour quatre ans.
16 septembre 1872 : Création du Grand Cercle d’ouvriers du Mexique.
1er janvier 1873 : Inauguration de la ligne de chemin de fer reliant Vera Cruz à Mexico, dont la réalisation avait commencé en 1850.
25 septembre 1873 : Les lois de « réforme » sont incorporées à la Constitution.
31 mai 1875 : Loi générale sur la colonisation. Complétée en décembre 1883, elle favorise la concentration de la propriété foncière.
1876 : Lerdo annonçant son intention de se représenter aux élections présidentielles, les partisans de Diaz annoncent le 15 janvier le plan de Tuxtepec dénonçant la collusion de l’administration et du président sortant et rejetant sa réélection. Diaz est encouragé par les États-Unis dont les dirigeants sont mécontents de Lerdo qui a refusé à leurs compagnies des concessions ferroviaires dans le nord du pays.
23 avril 1876 : Manifeste du premier Congrès ouvrier du Mexique.
Octobre 1876 : Alors que le camp de Lerdo se divise, Diaz et son lieutenant Manuel Gonzalez battent à Tecoac le genéral lerdiste Alatorre, ce qui conduit Lerdo à fuir vers Acapulco pour se réfugier finalement aux États-Unis.
21 novembre 1876 : Porfirio Diaz entre en vainqueur à Mexico et écarte le président de la Cour suprême Iglesias qui est bientôt contraint à son tour de partir en exil. Arrivé au pouvoir sous le prétexte de défendre la constitution, Porfirio Diaz va instaurer un système dictatorial et gouverner le pays pendant les trente-quatre années suivantes (sauf un court intervalle de quatre ans). Combinant autoritarisme et clientélisme, Diaz va réussir, en proposant aux Mexicains « le pain ou le bâton » à maintenir la paix civile et à se rallier les diverses factions qui avaient constamment fomenté la guerre civile au cours des décennies précédentes. Les masses populaires sont en revanche les grandes oubliées de son régime.
1880 : Élection à la présidence de Manuel Gonzalez dont Diaz attend qu’il lui laisse la place aux élections suivantes. Présidence calamiteuse dans la mesure où ce soldat de fortune accorde sans compter des concessions aux Américains ou à des compagnies foncières qui spolient les terres des communautés indiennes, le tout sur fond de corruption généralisée.
1880-1890 : Les Indiens Yaquis du Sonora se révoltent pour défendre leurs terres mais ils sont finalement réduits par la famine et leur chef, Cajeme, est fusillé.
1882 : Fondation de la Banque nationale du Mexique.
1884 : Un nouveau code minier abandonne aux propriétaires du sol la possession des ressources qu’il peut receler. Porfirio Diaz redevient président la même année et hérite de finances publiques très mal en point, ce qui justifie à ses yeux le recours à un État désormais autoritaire, garant de la tranquillité publique et de la prospérité. À partir de ce moment, Diaz met complètement en sourdine la politique anticléricale traditionnelle des libéraux, autorise la réouverture des couvents et permet à l’Église de reconstituer progressivement ses biens, ce qui vaut au dictateur un relatif soutien du clergé. Les vingt dernières années du siècle voient également un rapide essor économique du pays, qui compte près de 15 000 km de voies ferrées quand s’ouvre le XXe siècle (près de 25 000 en 1910 à la chute de Diaz) et qui a multiplié par dix le volume de son commerce extérieur entre 1873 et 1910. L’essor des plantations et de l’activité minière enrichît l’État et les classes moyennes avides d’occuper les places qu’il procure, sans contribuer à l’amélioration du sort des masses.
1888 : L’application de la loi Lerdo votée en 1857 permet aux propriétaires créoles ou métis et aux compagnies foncières de s’emparer des dernières terres indiennes. Les réactions des indigènes concernés sont brisées par la force. C’est ainsi que Victoriano Huerta termine en 1901 la conquête du Yucatan. La péninsule passe alors sous le contrôle d’une cinquantaine de grands propriétaires.
1888 et 1892 : Diaz est réélu président de la République à l’issue de scrutins étroitement contrôlés par l’administration – un amendement constitutionnel voté en 1887 l’avait autorisé à briguer un nouveau mandat consécutif, un autre lui permettra en 1890 de se représenter indéfiniment.
1891 : Porfirio Diaz inspire la création d’une Union libérale visant à donner une légitimité parlementaire toute formelle à son régime.
1893 : Diaz confie le ministère des Finances à José Ives Limantour qui présente dès l’année suivante un budget équilibré. Une nouvelle génération de dirigeants revenus des illusions révolutionnaires, ceux que l’on surnomme les « cientificos », sont maintenant convaincus – sous l’influence de la philosophie d’Auguste Comte qui rencontre un grand écho en Amérique latine – que l’avenir est au développement économique garanti par l’arrivée en quantité des capitaux étrangers. Ils sont par ailleurs attachés à l’idée d’un gouvernement constitutionnel, à condition que le pouvoir soit exercé exclusivement par l’aristocratie créole, les masses indiennes étant considérées comme trop arriérées. La concentration de la propriété foncière encouragée par le pouvoir fait que 95 % des paysans mexicains sont alors sans terres, employés comme peones sur les haciendas ou réduits à survivre sur des biens communaux traditionnels d’étendue beaucoup trop réduite. L’agriculture spéculative est favorisée au détriment de l’agriculture vivrière et les travaux d’irrigation nécessaires sont négligés au profit de l’élevage extensif qui domine dans le nord du pays. Analphabètes, les peones voient leur sort s’aggraver sous Diaz dans la mesure où la stagnation de leurs maigres salaires et leur endettement structurel contrastent avec la hausse des prix. Dans le même temps, une classe ouvrière soumise à des conditions de travail très pénibles (douze à quatorze heures de travail par jour) commence à s’organiser sous l’influence d’anarchistes espagnols et à établir des contacts avec les syndicats nord-américains mais les grèves des mineurs ou d’ouvriers de l’industrie sont violemment réprimées par l’armée. En 1910, les investissements américains au Mexique (plus d’un milliard de dollars) dépassent en volume le capital possédé par les Mexicains. Les Anglais, mais aussi les Français et les Espagnols ont généralement des intérêts dans le pays. Les Américains, qui exploitent alors le pétrole de Tampico, peuvent le faire sans payer d’impôt et avec le droit de l’exporter librement vers les USA. Dans ces conditions, le système mis en place avec la dictature de Diaz, fondé sur la misère du plus grand nombre et aliénant l’indépendance nationale, ne peut durer éternellement.
LA SUITE :
http://www.clio.fr/CHRONOLOGIE/chronologie_mexique_drames_retards_et_developpements_au_xxe_siecle.asp
Bien à vous,
Morgane BRAVO
1799 : Rapport du chanoine Abad y Queipo, futur évêque du Michoacàn, qui dénonce l’oppression dont sont victimes Indiens et métis. Humboldt lui-même décrira quelques années plus tard le Mexique comme un pays de très grande inégalité : « Il n’en existe nulle part une plus effrayante dans la distribution des fortunes, de la civilisation, de la culture du sol et de la population. » Condamnés à une « minorité perpétuelle », Indiens et métis doivent payer un tribut qu’ils sont seuls à supporter. Le Mexique s’est enrichi au cours de la seconde moitié du XVIIIe siècle mais la misère des masses indiennes s’est aggravée.
1803-1808 : Vice-royauté de José de Iturrigaray.
1805 : Apparition du premier journal quotidien, le Diario de Mexico, publié par Carlos Maria de Bustamante.
1808 : Abdication de Charles IV, à l’issue du « guet-apens de Bayonne » organisé par Napoléon. Joseph Bonaparte devient roi d’Espagne mais la Junte formée à Séville poursuit la lutte contre les Français. Les colonies refusent de reconnaître l’usurpateur mais l’opinion y est divisée entre les partisans de l’indépendance et ceux de la junte de Séville.
Août 1808 : Le vice-roi Iturrigaray, nommé par Charles IV et son ministre Godoy, se range aux côtés des créoles indépendantistes et réunit l’Audiencia et l’Ayuntamiento de Mexico. Le premier de ces corps penchait pour la reconnaissance de l’autorité de la junte sévillane, le second pour la création d’une junte locale.
15 septembre 1808 : Gabriel de Yermo, un riche planteur hostile aux indépendantistes réunit une troupe qui dépose Iturrigaray et fait nommer vice-roi par l’Audiencia un militaire, Pedro de Garibay, remplacé ultérieurement par l’archevêque Lizana. Le fossé se creuse entre « Espagnols » et créoles.
1809 : Un complot créole est réprimé à Valladolid.
14 septembre 1810 : Un nouveau vice-roi, Venegas, envoyé d’Espagne par le gouvernement issu de la junte de Séville, vient prendre ses fonctions à Mexico. À ce moment, les créoles demeurent attachés à Ferdinand VII dont ils attendent qu’une fois son autorité restaurée, il placera le Mexique sur le même plan que l’Espagne.
16 septembre 1810 : Miguel Hidalgo y Costillo, curé de la ville de Dolores acquis aux idées nouvelles appelle ses ouailles à la révolte, à la grande surprise des autorités espagnoles. Toute la région de Guanajuato se soulève et un jeune propriétaire terrien, Ignacio Allende, apparaît comme le chef militaire de l’insurrection. Le mouvement, qui mobilise les masses indiennes, dégénère cependant en révolte sociale difficilement contrôlable. Répondant au « grito de Dolores » tout le nord du Mexique se soulève alors que, dans le sud du pays, un prêtre de campagne, José Maria Morelos, entraîne dans la rébellion la région d’Acapulco.
6 décembre 1810 : Les révolutionnaires proclament l’abolition de l’esclavage et du tribut payé par les Indiens.
1811 : Après avoir renoncé à marcher sur Mexico, Hidalgo voit ses troupes indiennes se débander progressivement. Quand le chef loyaliste Calleja reprend Guanajuato, le massacre est général et, en représailles, Hidalgo fait exécuter des partisans du vice-roi à Guadalajara. C’est à proximité de cette ville, à la bataille du pont de Calderon, que les révolutionnaires sont écrasés par les troupes du général Calleja qui occupent ensuite Zacatecas pendant qu’Allende se replie vers la frontière des États-Unis dont il espère des secours ; la trahison de l’un des chefs rebelles, Elizondo, entraîne la défaite complète des révolutionnaires qui, livrés en février aux autorités espagnoles, sont tous exécutés, notamment Allende et Hidalgo qui est fusillé le 30 juillet 1811 à Chihuahua. Ignacio Rayon poursuit la lutte dans le Michoacàn mais c’est surtout le prêtre Morelos qui maintient la flamme révolutionnaire dans l’actuel État de Guerrero.
Fin de 1811 : Toute la région comprise entre la vallée de Mexico et la côte pacifique – à l’exception du port d’Acapulco – est sous l’autorité de Morelos alors que d’autres rebelles contrôlent les régions montagneuses voisines de Puebla, de Guanajato et de Tampico mais banditisme et rébellion se confondent parfois. Le général Calleja vient à bout de la résistance de Rayon dans le Michoacàn.
1812 : Calleja assiège Morelos à Cuautla mais les rebelles lui échappent et s’installent près de Puebla, en situation de contrôler les liaisons entre Vera Cruz, le grand port de la côte atlantique, et Mexico. Oaxaca est prise et les révolutionnaires contrôlent alors tout le Mexique méridional, à l’exception de Mexico, Vera Cruz et Puebla.
28 septembre 1812 : Le vice-roi Venegas présente la Constitution adoptée par les Cortes espagnoles de Cadix qui accorde aux colonies une représentation placée sur un pied d’égalité avec la métropole. Les élections municipales donnent la victoire aux créoles indépendantistes et, pour enrayer le mouvement, Venegas décide, le 5 décembre de suspendre la constitution jusqu’à la fin de la guerre civile.
3 décembre 1812 : Le journaliste libéral José Joaquin Fernadez de Lizardi est emprisonné pour huit mois après avoir publié dans son journal El Pensador Mexicano un article hostile au vice-roi Venegas.
Février 1813 : Calleja succède à Venegas au poste de vice-roi et crée des milices appelées à lutter contre les guérillas.
Septembre 1813 : Au congrès de Chilpancingo, Morelos annonce la création d’une République d’Anahuac, fondée sur la souveraineté populaire, l’égalité des races, la réforme agraire et l’abolition des privilèges ecclésiastiques. Proclamé chef de l’Armée révolutionnaire, il confirme en octobre l’abolition de l’esclavage.
6 novembre 1813 : Promulgation du décret d’indépendance du Mexique.
22 octobre 1814 : Une constitution est promulguée à Apatzingan. Elle établit un suffrage universel au scrutin indirect, un pouvoir exécutif de trois membres désignés par le corps législatif (ou Congrès) et une Cour suprême mais, à cette date, les rebelles ont été repoussés dans les régions montagneuses et isolées et, après la victoire remportée sur Morelos par Agustin de Iturbide à Valladolid en décembre 1813, le nouveau vice-roi a repris le contrôle de la majeure partie du sud du pays. Retirant alors leur confiance à Morelos, les rebelles se divisent.
Août 1815 : Après la reprise en main autoritaire de l’Espagne par Ferdinand VII, Calleja annonce aux Mexicains l’abolition de la Constitution de 1812.
5 novembre 1815 : Les troupes de Morelos sont vaincues par celles de Calleja. Fait prisonnier, Morelos est fusillé près de Mexico, à San Cristobàl Ecatepec le 22 décembre.
1816 : Apodaca remplace Calleja au poste de vice-roi et promulgue une large amnistie. La rébellion s’éteint à peu près partout, seuls quelques foyers subsistent dans le Michoacàn et autour de Guanajato où Francisco Javier Mina, un libéral espagnol venu poursuivre au Nouveau Monde la lutte engagée contre Ferdinand VII est capturé et fusillé en octobre 1817. 1816 : Le libéral José Joaquin Fernandez de Lizardi publie El Periquillo Sarniento, le premier roman de la littérature mexicaine.
1817 : Seuls deux chefs rebelles – Vicente Guerrero, dans l’État qui porte aujourd’hui son nom, et Guadalupe Victoria dans la région de Vera Cruz – tentent de poursuivre la lutte.
Janvier 1820 : La révolution libérale conduite par Rafael del Riego qui a éclaté en Espagne oblige le roi Ferdinand VII à rétablir la constitution de 1812 et Apodaca annonce son rétablissement au Mexique où bon nombre d’éléments réactionnaires, naguère partisans de Ferdinand, sont inquiets de l’évolution de la situation en Espagne et, réunis au sein de la « conspiration de la Profesa », acceptent désormais d‘autant mieux l’idée de l’indépendance.
Décembre 1820 : Agustin de Iturbide est chargé d’aller écraser la rébellion de Guerrero mais fait finalement alliance avec lui.
24 février 1821 : Iturbide présente le plan d’Iguala (du nom de la ville où il se trouve alors), dit aussi « plan des Trois Garanties », auquel ses soldats prêtent serment. Il entend bâtir une monarchie mexicaine indépendante qui serait confiée à Ferdinand VII ou à un autre prince européen, l’Église catholique conservant ses privilèges, les créoles et les Espagnols – que leurs adversaires désignent du nom de gachupines – bénéficiant d’une complète égalité civile et politique. Une junte doit assurer l’exercice du pouvoir jusqu’à l’arrivée d’un roi et organiser l’élection d’un Congrès chargé de préparer une Constitution. Il n’y aura pas de confiscations de biens, ce qui écarte, pour les propriétaires créoles, le spectre d’une réforme agraire.
Été 1821 : À la tête de « l’armée des Trois Garanties » Iturbide rallie toujours plus de partisans. Il a conquis tout le Mexique septentrional dès la fin du printemps. En août, il entre à Puebla et le drapeau espagnol ne flotte plus alors que sur Mexico, Acapulco et Vera Cruz où le nouveau vice-roi envoyé d’Espagne, Juan O’Donojù, qui a débarqué en juillet, se retrouve assiégé et se voit obligé de composer avec Iturbide en signant le 24 août le traité de Cordoba.
27 septembre 1821 : Iturbide fait son entrée dans Mexico à la tête de l’armée des Trois Garanties. Les dernières forces espagnoles loyalistes cesseront le combat en octobre. Libéraux et conservateurs se sont unis pour obtenir l’indépendance mais ils vont ensuite s’affronter pour le contrôle du pouvoir. Les masses indiennes qui s’étaient ralliées à Hidalgo et à Morelos apparaissent alors comme les grandes perdantes de cette indépendance qui semblait rejeter les espoirs de révolution sociale et de partage des terres qui les avaient mobilisées. La ruine de l’exploitation minière, qui avait longtemps fourni au Mexique l’essentiel de ses ressources, les difficultés financières, le poids d’une armée largement parasitaire, la volonté des créoles de maintenir indéfiniment leurs privilèges et l’arriération des masses indiennes écartées de fait du processus d’émancipation nationale hypothèquent alors lourdement l’avenir du nouvel État.
Février 1822 : Iturbide qui a nommé le 28 septembre 1821 une junte de gouvernement et un conseil de cinq régents dont il s’est attribué la présidence a organisé des élections en vue de la réunion d’un Congrès. Réuni le 24 février 1822, celui-ci compte une majorité de créoles conservateurs a priori favorables à Ferdinand VII mais celui-ci a fait savoir qu’il n’entendait ni devenir roi au Mexique, ni reconnaître l’indépendance. Certains de ses partisans se rallient donc à l’idée d’une République centraliste et se joignent aux libéraux contre Iturbide, avec les encouragements d’une partie de la franc-maçonnerie qui connaît alors un développement rapide – ses membres se partagent en fait alors entre libéraux et conservateurs. Le Mexique jouit désormais d’une indépendance de fait qui ne sera reconnue par l’Espagne qu’en 1836.
Mai 1822 : Le Congrès propose de réduire les effectifs de l’armée et de priver de commandement militaire tout membre du conseil exécutif, ce qui encourage Iturbide à agir. Le 18 mai, des soldats et une foule nombreuse lui demandent de se proclamer empereur du Mexique sous le nom d’Augustin Ier. Il y consent et, le lendemain, par 67 voix contre 15 le Congrès entérine ce choix, même si plus de la moitié des députés s’abstiennent. La couronne est déclarée héréditaire. Une cérémonie du sacre est organisée et, en août, l’ordre de Guadalupe est institué.
Août 1822 : Le leader de l’opposition, Servando de Teresa y Mer, est emprisonné avec quatorze autres députés.
31 octobre 1822 : Le Congrès est dissous et remplacé par quarante-cinq de ses membres nommés par Iturbide pour leur docilité supposée mais ils refusent de rédiger une constitution et de voter les impôts. Iturbide prétend alors élaborer lui-même la constitution en même temps qu’il impose le cours forcé pour une monnaie de papier dénuée de toute valeur, ce qui engendre une rapide hausse des prix et un mécontentement général. Avec un territoire de 4 665 000 km2 (plus du double de son extension actuelle) et ses sept millions d’habitants le Mexique d’alors apparaît plus important que ne l’étaient les États-Unis au moment de leur indépendance en 1783, mais ses incontestables atouts ne seront pas exploités faute d’une direction politique compétente et efficace.
Décembre 1822 : Pronunciamiento du général Santa Anna qui proclame la République. Envoyé contre lui le général Antonio Echavarri pactise avec le mutin en janvier.
19 mars 1823 : Déclenchée à Vera Cruz par Antonio Lopez de Santa Anna, la révolte contre Iturbide a rallié rapidement Guadalupe Victoria et Vicente Guerrero, puis la majeure partie de l’Armée. Isolé, Iturbide annonce son intention d‘abdiquer et le Congrès le condamne au bannissement perpétuel.
Novembre 1823 : Réunion d’un nouveau Congrès dont l’acteur principal, Miguel Ramos Arizpe est aussi le responsable de la franc-maçonnerie locale alors en plein essor. Une constitution inspirée de celle des États-Unis (la tolérance religieuse en moins) est adoptée. Le pays est divisé en dix-neuf États et quatre territoires dont chacun élit son gouverneur et son assemblée législative. Le président et le vice-président sont nommés par l’assemblée de chaque État.
Printemps 1824 : Parti pour l’Europe en mai de l’année précédente, Iturbide regagne le Mexique avec l’intention d’y jouer un rôle mais, arrêté, il est fusillé le 19 juillet. Devenu le héros malheureux de l’indépendance pour le clergé et les propriétaires terriens qui reprochent à Hidalgo et Morelos d’avoir voulu y mêler les Indiens, il sera réhabilité en 1838.
4 octobre 1824 : Promulgation de la Constitution.
Automne 1824 : Guadalupe Victoria et Nicolas Bravo, tous deux héros de la lutte pour l’indépendance, sont élus président et vice-président. Pour faire face à la crise financière – les dépenses représentent le double des recettes –, le gouvernement commence à emprunter massivement à l’étranger, avant tout à Londres, au risque d’aliéner l’indépendance du pays, au moment où George Canning – qui a manifesté l’opposition de son pays à toute intervention de la Sainte Alliance en Amérique pour y rétablir les droits de l’Espagne – peut se vanter que « l’Amérique espagnole est devenue anglaise… » Le chargé d’affaires britannique H.G. Ward joue alors un rôle prépondérant auprès des autorités mexicaines même si Français et Américains sont aussi présents dans les activités économiques encore modestes du pays. Les Mexicains se méfient alors en priorité des Américains dont ils craignent les ambitions territoriales camouflées derrière la fameuse formule « l’Amérique aux Américains », prononcée en 1823 par le président Monroe. Nommé en 1825, le chargé d’affaires américain Joël R. Poinsett multiplie les ingérences dans la politique intérieure du Mexique et s’efforce alors sans succès d’obtenir que celui-ci accepte de vendre aux États-Unis ses provinces du nord.
1828 : Le conservateur Gomez Pedraza est élu président avec Anastasio Bustamante comme vice-président. Il l’emporte contre le libéral Vicente Guerrero qui était pourtant le candidat le plus populaire.
Septembre 1828 : Auréolé de la gloire que lui valait son rôle de « libérateur du Mexique », Santa Anna se prononce contre l’élection de Pedraza. Il est repoussé dans l’Oaxaca mais des insurrections libérales éclatent un peu partout.
Fin novembre 1828 : L’insurrection gagne Mexico et, après quatre jours de combat, Pedraza démissionne et part pour l’exil mais, le 4 décembre, la capitale est aux mains de la populace et des pillards.
Fin janvier 1829 : Le Congrès proclame président Vicente Guerrero, qui conserve Bustamante à la vice-présidence mais le nouveau président n’est pas à la hauteur de la tâche et son ministre des finances, le libéral Zavala, démissionne au bout de quelques mois.
11 septembre 1829 : Une tentative de débarquement espagnol échoue et les envahisseurs, bloqués à Tampico, doivent se rendre à Santa Anna qui retire toute la gloire liée à ce fait d’armes.
1830 : Mutinerie militaire contre Vicente Guerrero, conduite par le vice-président Anastasio Bustamante. Le vieux chef révolutionnaire gagne le sud où il mènera la lutte pendant un an mais, tombé dans un piège à Acapulco, il est vendu par un capitaine italien au gouvernement qui le fait passer pour fou avant de le faire juger et exécuter en 1831 pour « trahison ». Il sera lui aussi réhabilité plus tard et considéré comme l’un des pères de l’indépendance. Au cours des années suivantes, les libéraux sont écartés du pouvoir dans les divers États par un gouvernement réactionnaire de Lucas Aleman appuyé sur l’armée mais celui-ci lutte efficacement contre le banditisme et la contrebande et rétablit partiellement l’équilibre des finances.
6 avril 1830 : Le gouvernement mexicain décide de ne plus admettre de nouveaux colons des États-Unis sur le territoire du Texas mais cette loi ne sera pas appliquée et l’immigration anglo-saxonne se poursuit. En 1834, le Texas ne comptera plus que 3 400 Mexicains sur 24 700 habitants.
1832 : Santa Anna soulève Vera Cruz, ce qui déclenche une vague d’insurrections libérales dans le nord du pays. À la fin de l’année, Bustamante part en exil et Gomez Pedraza est rétabli à la présidence mais, lors des élections suivantes, Santa Anna est élu président avec le libéral Gomez Farias comme vice-président.
Janvier 1833 : Santa Anna fait son entrée à Mexico.
Été 1833 : Sous l’impulsion de Gomez Farias, de nombreuses mesures anticléricales sont prises : fin de l’obligation des dîmes, fin des vœux perpétuels, nomination des ecclésiastiques par l’État, fermeture de l’Université catholique de Mexico, création d’une direction de l’instruction publique en vue du développement d’un enseignement laïque, suppression des missions indiennes du nord du pays et confiscation de leurs biens…
1833 : L’épidémie de choléra qui atteint le pays est interprétée comme une punition divine et alimente les passions antilibérales.
Avril 1834 : Santa Anna, qui a gardé ses distances vis-à-vis de la politique hostile au clergé, révoque Gomez Farias, s’attribue des pouvoirs dictatoriaux, annule les mesures anticléricales, renvoie le Congrès et écrase la révolte libérale déclenchée contre lui dans le Zacatecas. Il impose rapidement un pouvoir centralisé appuyé sur l’armée.
Septembre 1834 : Réunion d’un nouveau Congrès, dont la majorité conservatrice représentée par le nouveau vice-président, Barragàn, se méfie de Santa Anna qui la laisse gouverner et se retire sur ses terres de Vera Cruz, dans l’attente du moment opportun pour reprendre le plein contrôle du pouvoir.
Décembre 1835 : Le général mexicain Cos est chassé de San Antonio par les Texans qui ont décidé le 5 novembre précédent de séparer leur État du Mexique et proclament solennellement leur indépendance le 2 mars 1836.
6 mars 1836 : Les insurgés texans sont vaincus et massacrés à la mission d’Alamo.
21 avril 1836 : Les Texans de Sam Houston écrasent les troupes mexicaines sur les rives du rio San Jacinto et Santa Anna est fait prisonnier le lendemain. Envoyé à Washington et contraint de reconnaître contre sa libération l’indépendance du Texas (il sera désavoué par le gouvernement de Mexico) il est renvoyé au Mexique par le président Andrew Jackson qui doit tenir compte de l’opinion des États abolitionnistes du Nord hostiles à l’annexion par l’Union d’un Texas qui serait un État esclavagiste de plus. Celui-ci reste donc momentanément une République indépendante – reconnue en 1837 par les États-Unis, en 1839 par la France et en 1840 par la Grande Bretagne.
Fin 1836 : Le Congrès mexicain remplace la constitution de 1824 par sept lois restreignant les libertés des États et renforçant les pouvoirs du président, désormais élu pour huit ans et rééligible.
1er mars 1837 : Le Sénat des États-Unis finit par reconnaître l’indépendance texane.
Avril 1837 : Alors que Santa Anna, qui a échangé sa liberté contre la reconnaissance de l’indépendance du Texas, apparaît discrédité, les conservateurs élisent Anastasio Bustamante pour mettre en œuvre une nouvelle constitution abolissant les libertés des États et introduisant le suffrage censitaire.
1838 : Guerre franco-mexicaine dite de la « pâtisserie » (il s’agissait du remboursement des dommages subis par des commerçants français de Mexico – dont un pâtissier – lors du pillage de la ville par les insurgés dix ans plus tôt). Une escadre française s’empare du fort de San Juan de Ulloa et Vera Cruz est occupée un temps. C’est à cette occasion que Santa Anna, blessé par un boulet, perd une jambe, ce dont il tirera une gloire supplémentaire de défenseur héroïque de la patrie, ce qui était pour lui bien nécessaire après sa capture peu glorieuse au Texas.
1840 : Échec d’un soulèvement libéral initié par Gomez Farias à Mexico.
1841 : Une nouvelle révolte militaire ramène Santa Anna au pouvoir mais le Congrès élu l’année suivante ne lui est pas acquis et il repart pour Vera Cruz, pour son domaine de Manga de Clavo.
1843 : Une junte de notables nommée par Nicolas Bravo, un ancien lieutenant de Morelos, vote une nouvelle constitution établissant une présidence dictatoriale et Santa Anna est élu à cette fonction.
1844 : Révolte militaire déclenchée par le général Paredes. Santa Anna engage la lutte contre lui mais une insurrection ramène au pouvoir Pedraza avec, comme nouveau président le général José Joaquin Herrera. Santa Anna part se réfugier une fois de plus à Vera Cruz puis doit embarquer pour La Havane, avec interdiction de revenir au Mexique pendant dix ans.
29 décembre 1845 : Les États-Unis annexent le Texas ce que demandaient les Texans depuis le mois de juillet précédent. Almonte, l’ambassadeur mexicain à Washington demande alors ses passeports car, dès 1843, le gouvernement mexicain avait annoncé qu’une telle annexion constituerait un casus belli.
Janvier 1846 : Accusé de faiblesse dans la crise américano-mexicaine, Herrera est renversé par un nouveau pronunciamiento et remplacé par le géneral Paredes, au moment où l’ambassadeur américain à Mexico John Slidell quitte la capitale et où le général Zachary Taylor s’avance jusqu’au Rio Grande, en territoire considéré comme mexicain.
25 avril 1846 : Une première escarmouche oppose des cavaliers américains et mexicains. Le président américain Polk décide alors de déclarer la guerre le 13 mai. Dès le mois de mai, les Américains battent le général Arista et franchissent le Rio Grande puis marchent sur Monterey prise deux mois plus tard.
Août 1846 : Paredes est chassé du pouvoir qui revient au libéral Gomez Farias, décidé à faire appel à Santa Anna pour faire face à l’urgence de la situation militaire et à financer la guerre en nationalisant les biens du clergé.
Septembre 1846 : Santa Anna est de retour à Mexico. Un Congrès le nomme président avec Farias comme vice-président. Le fédéralisme est restauré et des libéraux, Melchior Ocampo et Benito Juarez, se trouvent à la tête du Michoacàn et de l’Oaxaca.
23 février 1847 : Échec de Santa Anna contre Zachary Taylor à Angostura, près de Buena Vista dans l’État de Coahuila, mais le général président transforme ce revers en victoire et se retourne contre les libéraux. Appelé par les conservateurs furieux de voir menacés les biens d’Église, il renvoie Gomez Farias lors de son retour à Mexico.
Mars 1847 : Prise de Vera Cruz par le général américain Winfield Scott, qui écrase Santa Anna à Cerro Gordo, près de Jalapa, en avril et s’empare de Puebla. Face au danger, les partis s’en remettent pourtant de nouveau à Santa Anna.
Août 1847 : Les combats font rage pendant trois semaines autour de Mexico pour la défense de la capitale. C’est à ce moment que les Américains fusillent pour désertion un régiment de catholiques irlandais qui avaient changé de camp.
13 septembre 1847 : Après avoir subi de lourdes pertes à Molino del Rey et escaladé les hauteurs de Chapultepec, les Américains entrent dans Mexico où la résistance se poursuit dans la journée du 14, pendant que Santa Anna se replie sur Guadalupe. La lutte continue au cours des semaines suivantes sous forme de guérilla mais l’échec de la tentative contre la garnison américaine de Puebla, la révolte des indigènes Mayas du Yucatan et les progrès de l’anarchie conduisent à la présidence Pena y Pena, juge principal de la Cour suprême, qui établit un gouvernement à Queretaro et entreprend de négocier. Santa Anna est contraint pour sa part de gagner la Jamaïque.
10 mars 1848 : Ratification par le Sénat américain du traité de Guadalupe Hidalgo signé le 2 février. Le Mexique cède le Texas, la Californie et les vastes territoires vides intermédiaires correspondant aux États américains actuels du Nouveau-Mexique et de l’Arizona, c’est-à-dire la moitié en superficie de son territoire national. Il reçoit en contrepartie quinze millions de dollars qui doivent contribuer à rétablir ses finances et se voit libéré des indemnités réclamées par les USA pour les pertes subies précédemment par leurs nationaux.
Juin 1848 : Les conservateurs redonnent la présidence à Herrera.
Fin juillet 1848 : Les derniers soldats américains évacuent le territoire mexicain.
1850 : Mariano Arista devient président de la République et gouverne honnêtement mais il est renvoyé en janvier 1853. Les conservateurs qui se sont alors emparés du pouvoir font appel de nouveau à Santa Anna, élu dictateur pour un an.
1er avril 1853 : Rentrant du Venezuela où il était exilé, Santa Anna revient à Vera Cruz. Il est à Mexico le 20 avril. La mort en juin du meilleur des hommes politiques conservateurs, Alemàn, le prive pourtant d’un précieux soutien. Ses pouvoirs dictatoriaux n’en sont pas moins confirmés le 16 décembre. Par le traité Gadsden il est contraint de céder aux États- Unis la région de la Mesilla (c’est-à-dire 76 845 km2 de territoire mexicain).
1er mars 1854 : Des rebelles réunis dans le Guerrero autour de Juan Alvarez publient le « plan d’Ayutla » prévoyant une dictature militaire transitoire et l’élection d’une convention chargée de préparer une nouvelle constitution.
Décembre 1854 : Santa Anna organise un plébiscite (avec vote public) pour obtenir la prolongation de la dictature.
Août 1855 : Alors que la majeure partie du nord du pays a basculé dans l’insurrection et que Vera Cruz menace d’en faire autant, une junte réunie à Cuernavaca et présidée par Gomez Farias proclame Juan Alvarez, l’un des rédacteurs du plan d’Ayutla, comme président de la République. Santa Anna fuit le pays le 17 août pour rejoindre le Venezuela.
14 novembre 1855 : Entrée d’Alvarez dans Mexico. Quelques jours plus tard, le nouveau ministre de la Justice, Benito Juarez, annonce l’abolition des privilèges ecclésiastiques.
Décembre 1855 : Alvarez transmet la présidence à Ignacio Comonfort, l’un des inspirateurs du plan d’Ayutla.
28 juin 1856 : Préparée par le ministre des Finances Miguel Lerdo de Tejada, une loi ordonne la vente de tous les biens d’Église, le gouvernement percevant une taxe sur chaque transaction. L’opération ne profite en fait qu’aux grands propriétaires ou aux investisseurs étrangers, mais la loi vaut aussi pour les propriétés indivises des municipalités ou des communautés indiennes.
Une nouvelle constitution d’inspiration libérale est préparée dans le même temps ; elle est promulguée le 5 février 1857 et modifiée en 1874 par la création d’une deuxième chambre législative, le Sénat.
Septembre 1856 : Destruction à Mexico du couvent de San Francisco suspecté d’être un foyer de conspiration réactionnaire.
Novembre 1856 – mars 1857 : Diverses révoltes éclatent à Puebla, à Queretaro et dans le Michoacàn mais Comonfort parvient à les calmer. Les fonctionnaires doivent prêter serment à la nouvelle constitution mais l’Église excommunie ceux qui le font. Comonfort est élu président de la République au printemps de 1857.
Décembre 1857 : Le général Zuloaga « se prononce » pour une dictature de Comonfort, prend Mexico, dissout le Congrès et fait arrêter Juarez, le président de la Cour suprême. Comonfort, par souci de l’unité nationale, accepte la nouvelle situation mais les foyers d’insurrection se multiplient et un Congrès rassemblé à Queretaro décide de déchoir Comonfort et de nommer Benito Juarez président.
21 janvier 1858 : Comonfort quitte le Mexique pour les États-Unis. Zuloaga se proclame président et abolit les lois anticléricales. Libéré par Comonfort, Juarez a dû évacuer Queretaro puis s’est embarqué pour Panama et La Havane avant de venir s’installer à Vera Cruz où, trois années durant, il va attendre son heure.
***De Benito Juarez à Porfirio Diaz***
1858-1861 : Guerre de Trois Ans, dite aussi guerre de la Réforme, qui oppose les conservateurs aux libéraux. Les premiers s’appuient sur l’armée régulière, le clergé et les créoles, les seconds sur les métis et, souvent, sur les masses indiennes mais des guérillas indiennes sont aussi mobilisées en certaines régions par le clergé. Une nouvelle génération de chefs libéraux tels que Porfirio Diaz ou Santo Degollado se rassemblent derrière Juarez que le départ de Comonfort a placé à la tête du camp « constitutionnel ». Les principaux chefs conservateurs sont Miguel Miramon, Tomas Mejia et le général Leonardo Màrquez.
1858 : Les conservateurs enchaînent les victoires en s’emparant de l’État de San Luis de Potosi, de Guadalajara et du littoral du Pacifique, contraignant les chefs libéraux à se replier dans les régions montagneuses et à entretenir la guérilla dans les campagnes où ils maintiennent une menace constante.
Décembre 1858 : Zuolaga est écarté et Miramon devient président de la République.
Février 1859 : Miramon doit lever le siège de Vera Cruz car ses troupes sont décimées par la fièvre jaune.
11 avril 1859 : Marques écrase les troupes libérales de Degollado venues du Michoacàn à proximité de Mexico. Les fusillades ordonnées par le vainqueur, qui n’épargnent pas de nombreux innocents, le font alors surnommer « le tigre de Tacubaya ». Mexico et Guadalajara ne lui en réservent pas moins un accueil triomphal.
12 juillet 1859 : Juarez fait promulguer de nouveaux décrets contre le clergé. Les biens de l’Église sont confisqués sans indemnisation ni compensation, les couvents sont supprimés, le mariage civil imposé, les cimetières deviennent propriété nationale. Les domaines ecclésiastiques doivent être divisés en lots qui, vendus avec des facilités de crédit, devaient favoriser le développement de la petite propriété. La violence anticléricale se déchaîne par ailleurs à la faveur des combats – églises pillées, prêtres et moines massacrés, destruction des reliques et des images sacrées.
Novembre 1859 : Degollado est battu près de Celaya par les conservateurs.
Décembre 1859 : Traité Mac-Lane – Ocampo signé par les libéraux mexicains avec les États-Unis, donnant aux Américains un droit de transit perpétuel par l’isthme de Tehuantepec ainsi que le droit d’introduire des troupes au Mexique pour y protéger leurs intérêts et y assurer l’ordre. Les libéraux reçoivent en échange deux millions de dollars, deux autres étant prévus pour indemniser les citoyens américains victimes des troubles du Mexique mais le Sénat de Washington refusera de ratifier ce traité dans la mesure où les États du « Nord » craignent qu’il ne renforce leurs futurs adversaires, les États esclavagistes du Sud.
Mai 1860 : Miramon bat de nouveau les libéraux près de Jalisco.
Été 1860 : L’intervention d’un navire de guerre américain oblige Miramon à lever une nouvelle fois le siège de Vera Cruz où Juarez reçoit des munitions américaines.
Août 1860 : Miramon est battu à Silao par les généraux libéraux Ortega, Zaragoza et Doblado alors que les guérilleros de Marcos Perez s’emparent d’Oaxaca. Les deux camps sont financièrement à bout. Un train d’argent appartenant à des propriétaires de mines britanniques est saisi dans le San Luis Potosi par Manuel Doblado alors que Miramon s’empare de 700 000 pesos déposés par des obligataires anglais à la légation britannique de Mexico et passe un accord avec le banquier suisse Jecker qui se voit reconnaître pour quinze millions d’obligations sur le gouvernement mexicain, contre une avance réelle de moins d’un million.
Octobre 1860 : Ortega prend Guadalajara puis bat en novembre Marquez à Calderon, s’ouvrant ainsi la route de Mexico.
22 décembre 1860 : L’armée de Miramon est battue par celle d’Ortega à San Miguel Calpulalpan. Plutôt que de soutenir un siège dans Mexico, Miramon, qui refuse la reddition sans conditions exigée par son adversaire libéral, s’enfuit vers Jalapa où il gagne l’Europe sur un navire de guerre français.
28 décembre 1860 : Promulgation par Juarez de nouvelles lois de « réforme ».
1er janvier 1861 : Gonzalez Ortega entre en vainqueur dans Mexico. Il est suivi le 11 par Juarez qui a quitté Vera Cruz pour gagner la capitale. Le nouveau maître du pays hérite d’une situation financière catastrophique. Les biens du clergé ont permis de supporter le coût de la guerre et les trois quarts des revenus des douanes sont gagés à des obligataires britanniques.
Mars 1861 : Juarez est réélu président.
Mai 1861 : Réunion d’un nouveau Congrès, qui brille par son impuissance et sa volonté d’obstruction.
Juin 1861 : Les partisans conservateurs de Marquez font irruption dans la ferme que possédait dans le Michoacàn Melchior Ocampo, l’une des figures historiques du camp libéral, et le fusillent. Santos Degollado et Leandro Valle, deux des plus célèbres des chefs libéraux, subissent peu après le même sort. Enhardi, Marquez s’avance jusqu’à proximité de Mexico mais il est repoussé vers les montagnes par Ignacio Mejia et Porfirio Diaz.
17 juillet 1861 : Juarez décide de suspendre le paiement de toute dette étrangère pendant deux ans. Pour calmer les Britanniques, principaux créanciers du pays, l’accord conclu entre l’Anglais Charles Wyke et le Mexicain Zamacona prévoit que la perception des droits de douane sera soumise au contrôle des fonctionnaires britanniques chargés de vérifier la bonne foi du pays débiteur vis-à-vis de ses obligations de remboursement, mais cet accord est rejeté par le Congrès, au risque d’entraîner une intervention étrangère, au moment où le déclenchement de la guerre de Sécession chez le grand voisin du Nord exclut toute perspective d’intervention américaine au profit du Mexique contre les puissances européennes.
31 octobre 1861 : Signature à Londres de la Triple Alliance entre la France, la Grande-Bretagne et l’Espagne en vue d’une intervention commune au Mexique.
Décembre 1861 : Le corps expéditionnaire espagnol commandé par le général Prim arrive devant Vera Cruz. Il est rejoint par des détachements français et anglais dès janvier 1862 mais les représentants des puissances européennes, le général Prim, le Français Dubois de Saligny et l’Anglais Charles Wyke, ne peuvent s’entendre. Londres et Madrid espèrent surtout des remboursements alors que Napoléon III voit plus loin et songe à établir un empire du Mexique confié à un prince catholique, l’archiduc Maximilien de Habsbourg. L’impératrice Eugénie de Montijo, influencée par un diplomate mexicain, José Manuel Hidalgo, l’a encouragé dans ce sens pour satisfaire l’opinion catholique française mécontente de la réalisation d’une unité italienne qui risquait de mettre en cause l’existence des États pontificaux. D’autres exilés travaillaient dans le même sens et l’Empereur des Français voyait favorablement la création d’un État mexicain catholique allié de la France, susceptible de contenir la poussée nord-américaine dans l’hémisphère occidental. Les accords conclus entre le demi-frère de Napoléon III, le duc de Morny et le banquier Jecker – qui détenait d’importantes créances sur l’État mexicain – contribuèrent également à la décision d’intervenir ; Morny devait toucher 30 % des obligations promises à Jecker en cas d’intervention française en vue de l’établissement d’un nouvel Empire mexicain.
Février 1862 : Le ministre des Affaires étrangères de Juarez, Manuel Doblado, négocie la convention de La Soledad avec les représentants espagnol et anglais qui excluent tout projet de guerre contre le gouvernement juariste. Peu de temps après, une armée française aux ordres du général Laurencez arrive à Vera Cruz avec le général Almonte, ancien ambassadeur du gouvernement conservateur à Madrid, qui prend le titre de président provisoire.
Avril 1862 : Anglais et Espagnols évacuent Vera Cruz alors que les Français, rejoints par les guérilleros de Marquez, s’apprêtent à marcher sur Mexico.
5 mai 1862 : Les Mexicains d’Ignacio Saragoza repoussent les Français qui tentaient de s’emparer de Puebla. Napoléon III envoie alors au Mexique trente mille hommes commandés par le général Forey.
16 mars 1863 : Début du siège de Puebla. Réduite par la famine, la ville doit se rendre le 17 mai.
10 juin 1863 : Les Français font leur entrée dans Mexico mais Forey publie une proclamation garantissant leurs propriétés à ceux qui ont récupéré les biens du clergé, ce qui est une mauvaise surprise pour les tenants du parti conservateur et clérical.
Octobre 1863 : Une délégation d’exilés mexicains conduits par Gutierrez Estrada se rend à Miramar, la résidence de l’archiduc Maximilien, pour lui demander de devenir empereur du Mexique. Il pose comme condition l’organisation d’un plébiscite lui apportant le soutien du peuple mexicain.
Mars 1864 : Les Français commandés désormais par Bazaine occupent la majeure partie du pays. L’autorité de Juarez ne s’étend plus que sur les régions peu peuplées du nord, alors que Juan Alvarez et Porfirio Diaz restent maîtres du Guerrero et de l’Oaxaca ; les Français occupent la plupart des villes et organisent des référendums favorables à Maximilien qui accepte la couronne en avril 1864 et confie, jusqu’à son arrivée, la régence à Almonte. Napoléon III s’engageait à laisser ses troupes au Mexique jusqu’en 1867, contre le remboursement des frais engagés pour l’intervention et celui des créances anglaises, françaises et espagnoles antérieures à 1861. Le Mexique devait également honorer les obligations Jecker… Les banquiers français émettent alors pour 114 millions de pesos d’obligations d’État mexicaines mais plus du tiers de la somme reste entre leurs mains à titre d’escompte et un autre quart, représentant l’intérêt de la dette, ne quittera jamais l’Europe…
Arrivé à Mexico le 12 juin 1864, Maximilien refuse de rendre ses biens au clergé et manifeste des sympathies pour les idées libérales, ce qui déchaîne la colère des conservateurs cléricaux.
Septembre 1864 : Bazaine conquiert le Nuevo Leon et le Coahuila. Juarez se replie sur le Chihuahua, vers la frontière américaine, alors que Doblado et Ortega sont déjà exilés à New York.
Février 1865 : Les Français prennent Oaxaca à Porfirio Diaz. Seules quelques régions montagneuses sont encore en mesure de résister.
Avril 1865 : La capitulation de Lee à Appomatox marque la fin de la guerre de Sécession. Les Américains envoient des troupes sur le Rio Grande et y fournissent armes et munitions aux troupes de Juarez alors que le ministre des Affaires étrangères, Seward, presse Napoléon III d’évacuer le Mexique.
Octobre 1865 : Bazaine obtient de Maximilien que tout rebelle pris les armes à la main soit exécuté. Pendant ce temps, dans le camp libéral, Juarez – dont le mandat vient à expiration – s’oppose à Gonzalez Ortega.
Mars 1866 : Bazaine entame la retraite du corps expéditionnaire.
Octobre 1866 : Maximilien rédige une déclaration d’abdication mais change d’avis en novembre, sous l’influence de Marquez et de Miramon.
Février 1867 : Bazaine quitte Mexico et s’embarque en mars, sans avoir pu convaincre Maximilien de le suivre.
4 avril 1867 : Porfirio Diaz réussit à s’emparer de Puebla puis vient assiéger Marquez dans Mexico, qui sera prise en juin.
14 mai 1867 : Les juaristes s’emparent de Queretaro où s’étaient installés Maximilien et ses derniers fidèles.
19 juin 1867 : Maximilien, Miramon et Mejias sont fusillés, après avoir été jugés par un conseil de guerre. Juarez refuse de les gracier afin de dissuader toute nouvelle tentative d’intervention européenne. Partie pour l’Europe un an plus tôt pour aller y chercher le soutien de Napoléon III et du Pape, l’épouse de Maximilien, Charlotte de Belgique, lui survivra jusqu’en 1927 après avoir perdu la raison. Leonardo Marquez a réussi de son côté à fuir Mexico et terminera ses jours à La Havane, quarante ans plus tard. À ce moment, Juarez, qui a uni la cause du camp réformiste à celle de l’indépendance, est réélu président à l’automne et apparaît comme le grand vainqueur de la période troublée qui a débuté en 1861. La plupart de ses compagnons ayant disparu, il est devenu « l’homme fort » du pays et semble avoir les moyens de lui donner enfin un véritable gouvernement capable de rompre avec l’instabilité, l’anarchie et les luttes civiles qui ont prévalu depuis que le Mexique s’est émancipé de la domination espagnole.
Avec l’aide de Sebastian Lerdo de Tejada et du ministre des Finances Matias Romero, Juarez s’efforce de rétablir les finances publiques et engage par ailleurs un grand effort en faveur de l’instruction. Un élève d’Auguste Comte, Gabino Barreda, dirige la commission chargée de la mise en œuvre des réformes en ce domaine. L’ancien collège jésuite San Ildefonso devient l’École préparatoire nationale destinée à former les instituteurs et les conseils municipaux sont obligés de construire des écoles primaires ; il y en aura 8 000 en 1874, capables d’accueillir 350 000 élèves à un moment où le nombre des enfants d’âge scolaire approche les deux millions. Parvenu au pouvoir, Juarez licencie les deux tiers de son armée et suscite ainsi des mutineries très brutalement réprimées. Un homme va cependant fédérer tous les mécontentements, Porfirio Diaz, ancien général des armées libérales que Juarez a tenu à l’écart une fois la victoire acquise.
1871 : Élection présidentielle. Aucun des trois candidats en lice (Juarez, Diaz et Lerdo) n’obtient la majorité absolue et c’est le Congrès qui va finalement élire Juarez à la présidence de la République et Lerdo à la présidence de la Cour suprême. Criant à la dictature, les partisans de Porfirio Diaz entrent en dissidence, soulèvent l’Oaxaca et s’assurent le soutien de plusieurs provinces du sud mais les rebelles sont écrasés par le général Sostenes Rocha et Porfirio Diaz doit s’enfuir dans le nord.
18 juillet 1872 : Benito Juarez meurt subitement alors que sa victoire paraissait assurée. Sebastian Lerdo de Tejada lui succède à la présidence et il est élu à l’automne pour quatre ans.
16 septembre 1872 : Création du Grand Cercle d’ouvriers du Mexique.
1er janvier 1873 : Inauguration de la ligne de chemin de fer reliant Vera Cruz à Mexico, dont la réalisation avait commencé en 1850.
25 septembre 1873 : Les lois de « réforme » sont incorporées à la Constitution.
31 mai 1875 : Loi générale sur la colonisation. Complétée en décembre 1883, elle favorise la concentration de la propriété foncière.
1876 : Lerdo annonçant son intention de se représenter aux élections présidentielles, les partisans de Diaz annoncent le 15 janvier le plan de Tuxtepec dénonçant la collusion de l’administration et du président sortant et rejetant sa réélection. Diaz est encouragé par les États-Unis dont les dirigeants sont mécontents de Lerdo qui a refusé à leurs compagnies des concessions ferroviaires dans le nord du pays.
23 avril 1876 : Manifeste du premier Congrès ouvrier du Mexique.
Octobre 1876 : Alors que le camp de Lerdo se divise, Diaz et son lieutenant Manuel Gonzalez battent à Tecoac le genéral lerdiste Alatorre, ce qui conduit Lerdo à fuir vers Acapulco pour se réfugier finalement aux États-Unis.
21 novembre 1876 : Porfirio Diaz entre en vainqueur à Mexico et écarte le président de la Cour suprême Iglesias qui est bientôt contraint à son tour de partir en exil. Arrivé au pouvoir sous le prétexte de défendre la constitution, Porfirio Diaz va instaurer un système dictatorial et gouverner le pays pendant les trente-quatre années suivantes (sauf un court intervalle de quatre ans). Combinant autoritarisme et clientélisme, Diaz va réussir, en proposant aux Mexicains « le pain ou le bâton » à maintenir la paix civile et à se rallier les diverses factions qui avaient constamment fomenté la guerre civile au cours des décennies précédentes. Les masses populaires sont en revanche les grandes oubliées de son régime.
1880 : Élection à la présidence de Manuel Gonzalez dont Diaz attend qu’il lui laisse la place aux élections suivantes. Présidence calamiteuse dans la mesure où ce soldat de fortune accorde sans compter des concessions aux Américains ou à des compagnies foncières qui spolient les terres des communautés indiennes, le tout sur fond de corruption généralisée.
1880-1890 : Les Indiens Yaquis du Sonora se révoltent pour défendre leurs terres mais ils sont finalement réduits par la famine et leur chef, Cajeme, est fusillé.
1882 : Fondation de la Banque nationale du Mexique.
1884 : Un nouveau code minier abandonne aux propriétaires du sol la possession des ressources qu’il peut receler. Porfirio Diaz redevient président la même année et hérite de finances publiques très mal en point, ce qui justifie à ses yeux le recours à un État désormais autoritaire, garant de la tranquillité publique et de la prospérité. À partir de ce moment, Diaz met complètement en sourdine la politique anticléricale traditionnelle des libéraux, autorise la réouverture des couvents et permet à l’Église de reconstituer progressivement ses biens, ce qui vaut au dictateur un relatif soutien du clergé. Les vingt dernières années du siècle voient également un rapide essor économique du pays, qui compte près de 15 000 km de voies ferrées quand s’ouvre le XXe siècle (près de 25 000 en 1910 à la chute de Diaz) et qui a multiplié par dix le volume de son commerce extérieur entre 1873 et 1910. L’essor des plantations et de l’activité minière enrichît l’État et les classes moyennes avides d’occuper les places qu’il procure, sans contribuer à l’amélioration du sort des masses.
1888 : L’application de la loi Lerdo votée en 1857 permet aux propriétaires créoles ou métis et aux compagnies foncières de s’emparer des dernières terres indiennes. Les réactions des indigènes concernés sont brisées par la force. C’est ainsi que Victoriano Huerta termine en 1901 la conquête du Yucatan. La péninsule passe alors sous le contrôle d’une cinquantaine de grands propriétaires.
1888 et 1892 : Diaz est réélu président de la République à l’issue de scrutins étroitement contrôlés par l’administration – un amendement constitutionnel voté en 1887 l’avait autorisé à briguer un nouveau mandat consécutif, un autre lui permettra en 1890 de se représenter indéfiniment.
1891 : Porfirio Diaz inspire la création d’une Union libérale visant à donner une légitimité parlementaire toute formelle à son régime.
1893 : Diaz confie le ministère des Finances à José Ives Limantour qui présente dès l’année suivante un budget équilibré. Une nouvelle génération de dirigeants revenus des illusions révolutionnaires, ceux que l’on surnomme les « cientificos », sont maintenant convaincus – sous l’influence de la philosophie d’Auguste Comte qui rencontre un grand écho en Amérique latine – que l’avenir est au développement économique garanti par l’arrivée en quantité des capitaux étrangers. Ils sont par ailleurs attachés à l’idée d’un gouvernement constitutionnel, à condition que le pouvoir soit exercé exclusivement par l’aristocratie créole, les masses indiennes étant considérées comme trop arriérées. La concentration de la propriété foncière encouragée par le pouvoir fait que 95 % des paysans mexicains sont alors sans terres, employés comme peones sur les haciendas ou réduits à survivre sur des biens communaux traditionnels d’étendue beaucoup trop réduite. L’agriculture spéculative est favorisée au détriment de l’agriculture vivrière et les travaux d’irrigation nécessaires sont négligés au profit de l’élevage extensif qui domine dans le nord du pays. Analphabètes, les peones voient leur sort s’aggraver sous Diaz dans la mesure où la stagnation de leurs maigres salaires et leur endettement structurel contrastent avec la hausse des prix. Dans le même temps, une classe ouvrière soumise à des conditions de travail très pénibles (douze à quatorze heures de travail par jour) commence à s’organiser sous l’influence d’anarchistes espagnols et à établir des contacts avec les syndicats nord-américains mais les grèves des mineurs ou d’ouvriers de l’industrie sont violemment réprimées par l’armée. En 1910, les investissements américains au Mexique (plus d’un milliard de dollars) dépassent en volume le capital possédé par les Mexicains. Les Anglais, mais aussi les Français et les Espagnols ont généralement des intérêts dans le pays. Les Américains, qui exploitent alors le pétrole de Tampico, peuvent le faire sans payer d’impôt et avec le droit de l’exporter librement vers les USA. Dans ces conditions, le système mis en place avec la dictature de Diaz, fondé sur la misère du plus grand nombre et aliénant l’indépendance nationale, ne peut durer éternellement.
LA SUITE :
http://www.clio.fr/CHRONOLOGIE/chronologie_mexique_drames_retards_et_developpements_au_xxe_siecle.asp
Bien à vous,
Morgane BRAVO
*Le Mexique trouve les restes de 14 héros de l’indépendance... dans des urnes*
***Les chercheurs ont trouvé dans des urnes les restes de 14 héros du mouvement d'indépendance du Mexique 1810-1821, au lieu des 12 déclarées initialement, ont annoncé les autorités vendredi.
Les experts qui ont passé plus de deux mois à étudier les restes des squelettes ont déterminé que les 14 corps appartenaient aux pères fondateurs – dont une femme. Il y avait donc deux corps de plus que prévu.
«Sans aucun doute, il ya 14 cadavres. Il n’y a pas de doute à ce sujet», dit le Secrétaire à l’Education Alonso Lujambio.
Les deux «héros inconnus» se sont avéré être Pedro Moreno et Victor Rosales. Ils sont morts en combattant l'Espagne en 1817 dans l'ouest du Mexique. Bien que peu connus, ils étaient moins célèbres que les dirigeants de l’indépendance comme Miguel Hidalgo et Ignacio Allende.
Jose Manuel Villalpando, coordinateur des festivités du bicentenaire de cette année, a déclaré que la confusion sur le nombre de ceux qui sont enterrés avait apparemment commencé en 1925, quand les urnes contenant les restes ont été scellés dans des cryptes au Monument de l’Indépendance.
Les deux militants indépendantistes moins connus ont été mis dans les urnes, mais leurs noms n'ont pas été inclus dans les inscriptions sur le monument comme ceux d’Hidalgo, Allende et 10 autres.
Les urnes ont été scellées et leurs contenus soustraits à la vue quand les soldats les ont enlevé, au mois de mai, lors d’une grande cérémonie du monument.
Une étude approfondie de l’emplacement a été nécessaire en raison des craintes que des os puissent avoir été dispersés ou mal étiquetés au 19e siècle et au début du 20e, quand ils ont été conservés à la cathédrale métropolitaine de Mexico.
Mais selon les experts médico-légaux, les caractéristiques de la demeure, ainsi que les causes de leurs décès coïncident avec les données historiques.
Le héros de l'indépendance seront honorés lors d'une cérémonie militaire et un défilé le dimanche 15 août, et les urnes seront déplacées du Château de Chapultepec au Palais national, où ils seront mis en exposition.
Après cela, Moreno et Rosales peuvent enfin obtenir ce que l'hymne national du Mexique promet à ceux qui défendent leur pays: « une tombe d'honneur pour eux ».
Tous les restes reviendront au monument de l'indépendance en 2011.
Bien à vous,
Morgane BRAVO
Les experts qui ont passé plus de deux mois à étudier les restes des squelettes ont déterminé que les 14 corps appartenaient aux pères fondateurs – dont une femme. Il y avait donc deux corps de plus que prévu.
«Sans aucun doute, il ya 14 cadavres. Il n’y a pas de doute à ce sujet», dit le Secrétaire à l’Education Alonso Lujambio.
Les deux «héros inconnus» se sont avéré être Pedro Moreno et Victor Rosales. Ils sont morts en combattant l'Espagne en 1817 dans l'ouest du Mexique. Bien que peu connus, ils étaient moins célèbres que les dirigeants de l’indépendance comme Miguel Hidalgo et Ignacio Allende.
Jose Manuel Villalpando, coordinateur des festivités du bicentenaire de cette année, a déclaré que la confusion sur le nombre de ceux qui sont enterrés avait apparemment commencé en 1925, quand les urnes contenant les restes ont été scellés dans des cryptes au Monument de l’Indépendance.
Les deux militants indépendantistes moins connus ont été mis dans les urnes, mais leurs noms n'ont pas été inclus dans les inscriptions sur le monument comme ceux d’Hidalgo, Allende et 10 autres.
Les urnes ont été scellées et leurs contenus soustraits à la vue quand les soldats les ont enlevé, au mois de mai, lors d’une grande cérémonie du monument.
Une étude approfondie de l’emplacement a été nécessaire en raison des craintes que des os puissent avoir été dispersés ou mal étiquetés au 19e siècle et au début du 20e, quand ils ont été conservés à la cathédrale métropolitaine de Mexico.
Mais selon les experts médico-légaux, les caractéristiques de la demeure, ainsi que les causes de leurs décès coïncident avec les données historiques.
Le héros de l'indépendance seront honorés lors d'une cérémonie militaire et un défilé le dimanche 15 août, et les urnes seront déplacées du Château de Chapultepec au Palais national, où ils seront mis en exposition.
Après cela, Moreno et Rosales peuvent enfin obtenir ce que l'hymne national du Mexique promet à ceux qui défendent leur pays: « une tombe d'honneur pour eux ».
Tous les restes reviendront au monument de l'indépendance en 2011.
Bien à vous,
Morgane BRAVO
***MEXICO: 2.0...LIVE***
TRANSMISIÓN CONTINUA, LUNES A VIERNES, 07:00 A 18:30 HRS.
***LE MEXIQUE ET LE 2.0...Sa communication institutionnelle : PIONNIER... EN AMERIQUE LATINE...!***
*2010 : "BICENTENARIO INDEPENDENCIA »*
*2010 : "CENTENARIO REVOLUCIÓN »*
*2011 : "ANNEE DU MEXIQUE EN FRANCE"*
Bien à vous,
Morgane BRAVO
*Conaculta celebra con arte y cultura : el Bicentenario del Inicio de la Independencia*
12 de agosto del 2010.-
El Conaculta ha puesto en marcha proyectos en todos los campos del arte y la cultura para que celebremos, con las expresiones del conocimiento y la creación, el Bicentenario del Inicio de la Independencia y el Centenario del Inicio de la Revolución Mexicana.
Gobierno Federal Presidencia México Felipe Calderón
Gobierno Federal Presidencia México Felipe Calderón
Bien à vous,
Morgane BRAVO
*Diálogo por la Seguridad: Hacia una Política de Estado..."Gobernadores"*
1/2
12 de agosto de 2010, Ciudad de México.- Palabras del Presidente Felipe Calderón Hinojosa, al inicio de Diálogos por la Seguridad. Hacia una Política de Estado, que en su séptima edición se llevó a cabo con la participación de los Gobernadores de las Entidades Federativas del país.
El evento se llevó a cabo en el Casino del Campo Militar Marte, en la Ciudad de México.
2/2
Bien à vous,
Morgane BRAVO
jueves, 12 de agosto de 2010
*Diálogo por la Segurida : Hacia una Política de Estado « Poder Judicial »*
Diálogo por la Seguridad. Hacia una Política de Estado - Poder Judicial 1/3
Miércoles, 11 de agosto de 2010, Ciudad de México.- Discurso inicial del Presidente Calderón durante el evento "Diálogo por la Seguridad. Hacia una Política de Estado", que en esta ocasión se llevó a cabo con representantes del Poder Judicial Nacional, como parte de los diálogos que se han sostenido entre los distintos actores del país, a fin de buscar coincidencias y consensos respecto de la estrategia sobre seguridad.
Diálogo por la Seguridad. Hacia una Política de Estado -
Poder Judicial 2/3
Diálogo por la Seguridad. Hacia una Política de Estado -
Poder Judicial 3/3
Bien à vous,
Morgane BRAVO
miércoles, 11 de agosto de 2010
*10 de agosto 2010 : Noticiario México al Día*
Martes 10 de agosto de 2010.- Transmisión completa del Noticiario Matutino México al Día.
Gobierno Federal México Presidencia Felipe Calderón.
Bien à vous,
Morgane BRAVO
*Diálogo por la Seguridad : Hacia una Política de Estado...encuentro con los « Presidentes de los partidos políticos » *
Martes 10 de agosto de 2010, Ciudad de México.- Tercera y última intervención del Presidente Felipe Calderón Hinojosa, en el encuentro con los presidentes de los partidos políticos en "Diálogo por la Seguridad. Hacia una Política de Estado", que se llevó a cabo en el Campo Militar Marte.
Gobierno Federal Presidencia México Felipe Calderón Hinojosa
Martes, 10 de agosto de 2010, Ciudad de México.- Segunda intervención del Presidente Felipe Calderón en el encuentro con los presidentes de los partidos políticos en "Diálogo por la Seguridad. Hacia una Política de Estado". El evento se llevó a cabo en el Campo Militar Marte.
Gobierno Federal Presidencia México Felipe Calderón Hinojosa
Gobierno Federal Presidencia México Felipe Calderón Hinojosa
Martes, 10 de agosto de 2010, Ciudad de México.- Palabras del Presidente Felipe Calderón al inicio del encuentro con los presidentes de los partidos políticos en "Diálogo por la Seguridad. Hacia una Política de Estado". El evento se llevó a cabo en el Campo Militar Marte.
Gobierno Federal Presidencia México Felipe Calderón Hinojosa
Bien à vous,
Morgane BRAVO
martes, 10 de agosto de 2010
*09 de agosto 2010 : Noticiario México al Día*
Lunes 09 de agosto de 2010.- Transmisión completa del Noticiario Matutino México al Día.
Gobierno Federal México Presidencia Felipe Calderón
Bien à vous,
Morgane BRAVO
*Discurso del Presidente Calderón en el Evento « Menos Reglas, Mejores Resultados » *
Lunes, 9 de agosto de 2010, Ciudad de México.- Palabras del Presidente Felipe Calderón, durante el Evento Menos Reglas, Mejores Resultados, que se llevó a cabo en el Salón Adolfo López Mateos, de la Residencia Oficial de Los Pinos.
Gobierno Federal Presidencia México Felipe Calderón Hinojosa
Gobierno Federal Presidencia México Felipe Calderón Hinojosa
Bien à vous,
Morgane BRAVO
lunes, 9 de agosto de 2010
*La justice valide la loi sur le mariage homosexuel à Mexico*
La Cour suprême mexicaine a confirmé jeudi la validité de la loi autorisant le mariage homosexuel à Mexico, rejetant un recours du gouvernement conservateur du président Felipe Calderon.
Mexico est devenue en décembre la première capitale d'Amérique latine, région où le catholicisme reste fort, à adopter une loi octroyant aux couples homosexuels les mêmes droits au mariage et à l'adoption qu'aux couples hétérosexuels.
Mais Felipe Calderon et son Parti d'action nationale ont déposé un recours en inconstitutionnalité de cette loi, affirmant qu'elle attentait à l'institution familiale.
La Cour suprême les a déboutés sur la question du mariage et a annoncé qu'elle examinerait celle de l'adoption lundi.
"Ceux d'entre nous qui sont favorables à (cette loi) sont favorables à la diversité et à la tolérance", a énoncé le magistrat Arturo Zaldivar dans ses délibérations, ajoutant que la forme du mariage n'était pas définie par la constitution.
Depuis l'adoption de la loi, plus de 300 couples de même sexe, pour l'essentiel des hommes, ont convolé en justes noces.
Les militants de la cause homosexuelle ont vu dans cette loi un signe du changement d'attitude à leur égard dans la région.
L'Argentine vient de légaliser le mariage homosexuel et l'Uruguay voisin leur autorise l’adoption.
Le Figaro
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Morgane BRAVO
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